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La BAD ouvre son bureau à Alger et augmente son capital

par Mohamed Mehdi

Le capital de la Banque africaine de développement (BAD) devrait passer de 32 à 96 milliards de dollars, a déclaré le président du Groupe de la BAD lors d'un bref point de presse, organisé jeudi, à l'occasion de l'inauguration du Bureau d'Alger de cette institution.

Donald Kaberuka a rappelé que les actionnaires africains de la banque ont décidé, le 12 février dernier, d'augmenter de 200% le capital de la BAD. Pour que cette décision soit effective, il manque l'accord des actionnaires non africains, a-t-il encore précisé.

 Etaient présents à l'inauguration de jeudi les ministres des Finances et des Affaires étrangères, respectivement Karim Djoudi et Mourad Medelci. La presse a été tenue à l'écart de l'inauguration, et n'a pu approcher les deux ministres qui ne voulaient visiblement pas s'exprimer directement devant les journalistes. La déclaration de Djoudi, comme celle du président de la BAD, a été suivie derrière un écran. Donald Kaberuka a exprimé la disponibilité de son institution à «soutenir les réformes en cours en Algérie». Le premier responsable de la BAD a loué les «progrès remarquables» réalisés par l'Algérie, et les «réformes vigoureuses suivies avec succès» qui ont permis au pays de «faire face» à la crise économique internationale.

 «La BAD marque sa présence effective dans le pays, et vient pour soutenir l'Algérie de demain», a-t-il déclaré lors de son intervention. L'institution se dit prête à travailler avec «l'ensemble des partenaires» pour aider à «diversifier l'économie», «renforcer le secteur privé» et «améliorer les capacité» de gestion.

 Karim Djoudi a, quant à lui, rappelé que l'Algérie est le «4e plus important actionnaire de la BAD». Un actionnaire qui ne veut toutefois pas de crédits (y compris pour le secteur privé), mais juste «donner une nouvelle orientation» aux relations avec cette institution. La voie de la coopération avec la BAD choisie par l'Algérie concerne donc «l'assistance technique, le conseil, la formation et le renforcement des capacités, les études économiques et sectorielles et la promotion du secteur privé», a déclaré le ministre des Finances.

 Pour rappel, le représentant résident de la Banque africaine de développement à Alger, Mme Assitan Diarra-Thioune, avait annoncé, dimanche dernier lors d'une rencontre avec la presse, que la BAD finance actuellement trois projets en Algérie, d'un montant de 900.000 dollars chacun octroyés à titre de dons. Il s'agit de projets relatifs au «renforcement des capacités d'exécution des grands projets» de la Caisse Nationale d'Equipement pour le Développement (CNED), à la réforme du système bancaire et du développement de la monétique, et l'amélioration du système d'échange d'information en interne au niveau du ministère des Finances. Par ailleurs, la BAD a également accordé sa garantie pour la société Maghreb Leasing Algérie «afin de lui permettre de mobiliser des crédits (auprès des banques algériennes, ndlr) pour appuyer la réalisation des programmes d'investissements des petites et moyennes entreprises (PME)», avait déclaré Mme Diarra-Thioune.