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24 600 enseignants des lycées ont
répondu favorablement, hier, à l'appel à la grève reconductible, lancé par le
Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et
technique (SNAPEST), et ce, malgré l'engagement «verbal» du ministre pour la
satisfaction des revendications des enseignants.
Le coordinateur national du
syndicat, Meziane Meriane, a indiqué que la grève a été suivie dans 41 wilayas
du pays en avançant un taux de suivi de 41 %, lors d'une conférence de presse
organisée à Alger. Le conférencier a précisé que la grève a paralysé les lycées
dans certaines wilayas, en l'occurrence à Oran, Tiaret, Béchar, Oum El-Bouaghi
et Adrar. Il a indiqué par contre que la grève a été timidement suivie dans le
centre du pays et pas du tout dans 7 autres wilayas. Meriane a tout de même
qualifié le taux de suivi «d'acceptable» au premier jour de la grève, en
précisant que «les débrayages du 21 et 22 février auxquels ont appelé le CLA,
la SNTE contribueront, à coup sûr, à faire pression sur la tutelle et
empêcheront l'essoufflement de notre mouvement de grève». Pour Meriane, cette
grève est justifiée. «Il y a une crise de confiance qui ne peut être résolue qu'à
travers des données fiables et précises de la part de la tutelle». Le
coordinateur du SNAPEST a fait état de contradiction flagrante entre les propos
du ministre Boubeker Benbouzid à l'issue de sa visite avant-hier à Tlemcen et
le propos de son conseiller Ahmed Tessa, lors de son passage avant-hier, à la
Chaine 3 de la radio nationale. Meriane précise : «le ministre a affirmé à
Tlemcen que le dossier est déjà ficelé et de l'autre côté son conseiller
déclare que la question du régime indemnitaire sera définitivement réglée dans
un mois». Le coordinateur du SNAPEST souligne : «on constate du flou». En
poursuivant «les enseignants n'ont pas demandé la lune, ils exigent tout
simplement plus de transparence sur la gestion du dossier des indemnités».
Meriane évoque encore une fois les craintes de la famille de l'éducation quant
à une éventuelle baisse de la prime de rendement. «Cette prime est actuellement
à 40 %, on craint qu'elle ne baisse avec l'augmentation du salaire à 20 %. A ce
moment là, l'effet rétroactif sera nul», a?t-il expliqué. En ce qui concerne
les nouvellesprimes revendiquées par les enseignants, Meriane dit ne pas
comprendre pourquoi le Premier ministre a affirmé qu'une prime sur les quatre
nouvelles n'est pas justifiée. Le coordinateur du SNAPEST a cité les nouvelles
primes revendiquées : indemnité de contrainte pédagogique et sociale (ICSP),
l'indemnité de socialisation (IS), l'indemnité des tâches et activités
complémentaires (ITAC) et indemnité du suivi et d'évaluation (ISEO), en
s'interrogeant «quelle est la prime qui n'est pas justifiée ?». Et d'interroger
: «est-ce que le salaire actuel des députés est justifié ?». Meziane Meriane
estime qu'il est inconcevable qu'un fonctionnaire payé moins de 40. 000 DA et
un député payé à 300.000 DA fréquentent le même marché et achètent la pomme
terre aux mêmes prix. Le coordinateur du SNAPEST a saisi l'occasion pour
annoncer que les syndicats autonomes préparent une réflexion sur le pouvoir
d'achat en Algérie, qui sera présenté à la chefferie du gouvernement, une fois
qu'il sera fin prêt.