Pour avoir prêté son couteau pour un usage criminel, l'agression mortelle
d'une personne, A.H. a été condamné hier à 10 ans de réclusion pour complicité
d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.
Le tribunal criminel a jugé que
l'accusé a prêté main forte aux auteurs du crime dont a été victime un militaire,
à Arzew, en février 2009, en leur donnant un couteau, et ce, «en pleine
connaissance de cause». Sans l'aide du mis en cause, l'acte criminel n'aurait
pas pu être accompli. Il en est l'élément matériel, aux yeux de la justice.
A.H, fils d'un boucher, a beau plaider qu'il ignorait les vraies intentions des
deux mineurs S.S. et R.L. à qui il a procuré un coutelas, ses allégations n'ont
pas convaincu. L'assertion fondée sur la version du mis en cause, qui voulait
laisser croire que celui-ci a prêté l'outil aux deux mineurs ramasseurs de
ferraille pour découper un tuyau de plomb, s'est heurtée aux déclarations
concordantes des deux meurtriers du jeune militaire. Ces derniers, ramenés du
centre de détention des mineurs de Gdyel où ils purgent des peines de 5 et 12
ans respectivement, pour être entendus comme témoins, ont réaffirmé que le fils
du boucher savait bien qu'ils entendaient utiliser son coutelas dans
l'agression des passants sur l'esplanade portuaire d'Arzew, qu'il leur a fourni
l'arme à cet effet. Quoi qu'il en soit, il est établi que l'objet tranchant qui
a été planté dans l'abdomen du jeune appelé, causant sa mort sur place, en
début d'après-midi de cette journée du 6 février 2009, est bel et bien le
couteau avec lequel le fils du boucher A.H. débitait la viande. Ce dernier a
«reconnu», hier au procès, son couteau pièce à conviction. Le reste, c'était en
somme une affaire de conviction du tribunal criminel. Pour le représentant du
ministère public, les éléments légaux constituant le crime de participation à
l'acte d'assassinat sont réunis dans ce cas-là. Il a requis une peine de 10 ans
de réclusion contre celui qui a «sciemment» prêté main forte aux auteurs du
meurtre du jeune militaire, alors qu'il passait son service national dans une
caserne à Arzew, pour un porte-monnaie et un portable. La réquisition de
l'avocat général a été finalement confirmée.