Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Deux autres syndicats rejoignent la grève: Vers la paralysie des écoles

par Moufida R.

Avec l'Unpef et le Cnapest qui rejoignent la protesta, dans l'Education, la boucle est bouclée. Ils sont les derniers syndicats autonomes qui temporisaient avant d'opter pour le débrayage.

Hier les responsables de ses entités ont déposé conjointement un préavis de grève à partir du 24 du mois en cours pour une durée d'une semaine reconductible. C'est ce que nous a révélé le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi. Notre interlocuteur nous a indiqué que «nous avons eu une réunion avec les responsables de l'Unpef, avec lesquels nous travaillons de concert et nous avons décidé d'engager une action commune. Nous entamerons une grève illimitée jusqu'à ce que la tutelle prenne en charge sérieusement nos revendications. Nous voulons que les textes élaborés par les trois commissions relatives au régime indemnitaire, œuvres sociales et médecine du travail, au sein desquelles nous avons travaillé d'arrache-pied pendant deux mois d'affilée, soient libérés et rendus publics mais surtout que le ministre ait le courage de prendre les mesures adéquates pour mettre fin à cette situation de blocage ». Pour rappel, le Cnapest et l'Unpef sont les deux syndicats autonomes qui négocient officiellement avec le ministre. Ce recours à la grève de leur part signifie que le dialogue est rompu. Outre ces deux syndicats, d'autres ont déjà affiché leur mécontentement en décidant d'un arrêt de travail.

 Le Snapest entame une semaine de grève à partir d'aujourd'hui, le Cla a annoncé une grève à partir du 21 et le Snte engage son deuxième débrayage le 22 du même mois. C'est dire qu'à l'appel de ces syndicats, tous paliers confondus, il faut s'attendre à la paralysie des écoles pendant un bon moment, surtout que tous ces syndicats ont décidé de boycotter les examens et les compositions. Parmi les revendications faites par ces entités syndicales, on notera une augmentation des salaires par la revalorisation du point indiciaire de 45 à 200 DA, la promulgation d'un régime indemnitaire qui valorise le métier, la révision du statut particulier, l'intégration des contractuels et une retraite après 25 ans de service, sans oublier le maintien de la retraite anticipée. D'autres revendications figurent en pôle position comme l'annulation de l'arrêté 94/158 relatif aux œuvres sociales qui donne l'exclusivité à la Fnte affiliée à l'Ugta , l'ouverture d'une enquête sur la Munatec (Mutuelle nationale des travailleurs de l'Education et de la Culture) et sur la gestion de ses fonds.

 La lettre du ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid, qualifiant les menaces de grève d' »injustifiées» a attisé le feu au lieu de l'éteindre. Et la réaction des syndicats autonomes ne s'est pas faite attendre.

 Tout indique que le mouvement de protestation, en ce mois de février, va se durcir et risque d'hypothéquer l'année scolaire. Avec la menace du boycott des examens et des compositions, on risque de se diriger droit vers une année blanche. La protestation n'a jamais été aussi forte dans le secteur de l'Education. Les grèves des différents syndicats autonomes sont si proches, les unes des autres, qu'elles semblent s'acheminer vers une durée illimitée.