Si les travaux de réhabilitation des façades d'immeubles ont été bien
accueillis par leurs occupants, ce n'est pas le cas pour de nombreux
commerçants dont les chantiers en cours, notamment celui du tramway, qui ont
entravé, sinon ralenti, l'activité commerciale. Une situation que plusieurs
grossistes, notamment ceux du boulevard Mascara et du boulevard Maâta, ont tenu
à dénoncer, signalant une baisse sensible d'activité. En effet, ils sont près
de 2.000 commerçants à être pénalisés par ces chantiers, a affirmé, hier, le
coordinateur local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens
(UGCAA). Outre les travaux de ravalement des façades, viennent s'ajouter ceux
liés à la réalisation du tramway, en plus du tronçon d'Oran du projet de
l'autoroute Est-Ouest. Des chantiers qui ont engendré des pertes sèches, selon
des commerçants grossistes rencontrés, hier, au boulevard Maâta. En effet,
depuis le mois de juillet, c'est le calvaire pour les commerçants, explique un
opérateur spécialisé dans la vente en gros de matériel électronique. Une
véritable pénalité qui risque, selon notre interlocuteur, d'inciter de nombreux
commerçants à changer carrément de quartier et s'installer dans d'autres zones
qui ne seront pas touchées par le projet du tramway. C'est le cas de notre
interlocuteur qui a pris les devants en envisageant de s'installer dans un
autre quartier. Il est question de voir à long terme les conséquences que
peuvent engendrer de tels travaux, même si dans l'immédiat l'activité a baissé
de 70 %, le pire est envisageable dans les prochains mois, voire dans les
prochaines années», ajoute-t-il. Une inquiétude qui s'affiche également chez
les autres grossistes de tissu et de confection, qui n'ont pas hésité à
manifester leur inquiétude quant au manque à gagner depuis l?été dernier. Les
commerçants parlent de charges importantes auxquelles vient se greffer cette
baisse sensible d'activité. C'est le cas, également, des commerçants du
boulevard Mascara, qui signalent les désagréments causés par les travaux du
projet de tramway. «Nos clients venus de loin ne parviennent plus à stationner
pour charger leurs produits», clame un grossiste de vaisselle. Outre le
stationnement, les concernés signalent les détritus, la poussière et le bruit
qu'occasionnent les engins à longueur de journée. Même les véhicules ne peuvent
plus accéder à certaines ruelles à cause des entraves rencontrées. Autant de
difficultés que les représentants des commerçants ont tenu à dénoncer aux
instances locales, notamment celles liées à la baisse d'activité. Du côté du
coordinateur local de l'UGCAA, on apprend qu'une réunion regroupant les
services des impôts et l'union a été tenue, en fin de semaine, pour étudier une
éventuelle révision du chiffre d'affaires de l'ensemble des commerçants pénalisés
par ces travaux notamment ceux de Boutlélis, de Oued Tlélat et de Misserghine,
en plus de ceux d'Oran. Une rencontre qui, selon notre interlocuteur, a permis
de donner ses fruits, vu que des instructions ont été données dans ce sens par
la Direction générale des Impôts à l'ensemble de ses services pour procéder à
des études au cas par cas des dossiers des concernés. Pour l'instant, des
campagnes de sensibilisation sont lancées par le bureau local de l'UGCAA, a
expliqué M.Mouad, au profit de tous les commerçants qui sont invités à prendre
attache avec le bureau pour de plus amples informations. Il s'agit d'une
disposition de facilitation qui, si elle est appliquée, sera comme une bouffée
d'oxygène pour ces commerçants.