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![]() ![]() ![]() Répondant à la lettre de Benbouzid: Les syndicats de l'Education haussent le ton
par Moufida R. ![]() La réaction des syndicats autonomes ne s'est pas faite attendre. La
lettre du ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid, qualifiant les menaces
de grève d' «injustifiées» a attisé le feu au lieu de l'éteindre. Tout indique
que le mouvement de protestation engagé par plusieurs syndicats en ce mois de
février va se durcir et risque d'hypothéquer l'année scolaire. Avec la menace
du boycott des examens et des compositions, on risque de se diriger droit vers
une année blanche. Jamais dans l'histoire de l'Education, la protestation n'a été
aussi forte et aussi déterminée à tel point que les grèves des différents
syndicats autonomes sont si proches les unes des autres qu'elles semblent
s'acheminer vers une durée illimitée. Le coordinateur du Cnapest que nous avons
contacté hier ne mâche pas ses mots : «nous allons déposer un préavis de grève
d'une semaine reconductible dès mardi, la date sera fixée demain à l'issue des
travaux du conseil national de l'Unpef. Et d'ajouter : «Le ministre veut à
travers sa lettre prendre à témoin l'opinion publique et dégager sa
responsabilité de la situation chaotique dans laquelle nous nous débattons. Il
se contredit car il ne veut pas tenir ses engagements. Les déclarations de
bonne foi ne nous mènent nulle part, nous voulons du concret. Il y a des
revendications qui sont du ressort du Premier ministre mais il y a des choses
qu'il peut prendre en charge comme le dossier des œuvres sociales et celui de
la médecine du travail. On ne comprend pas toutes ces lenteurs dont fait preuve
la commission ad hoc». Il conclut en soutenant que «la lettre contient une
information capitale. En signifiant que l'exécutif opte pour l'augmentation des
salaires de tous les travailleurs de la fonction publique, cela veut dire qu'on
veut amoindrir le régime indemnitaire et noyer le débat sur l'essentiel de nos
revendications qui nous sont spécifiques en tant que travailleurs de
l'Education». Idir Achour, porte-parole du CLA de son côté a annoncé, dans un
communiqué, une grève d'une semaine renouvelable à partir du 21 du mois en
cours «jusqu'à satisfaction de nos revendications légitimes». Le document
précise que «les revendications soulevées lors de la grève historique de trois
semaines sont toujours insatisfaites». Il déplore «le mépris des pouvoirs
publics lesquels à analyser la lettre du ministre, visent à gagner du temps
avec l'installation de commissions inopérantes et en faisant circuler les
rumeurs les plus folles sur des rappels fictifs». En ajoutant que «devant la
surdité et le mépris des pouvoirs publics, le CLA décide de mettre fin au gel
de la grève et appelle l'ensemble des enseignants et travailleurs à une forte
mobilisation à partir du 21 février» tout en soutenant «ne pas renoncer à son
principe d'unité d'action en rappelant les autres syndicats du secteur pour une
plateforme unitaire et une gestion commune du mouvement, et ce dans l'intérêt
des travailleurs et du mouvement syndical dans l'Education».En rappelant ses
principales revendications, le CLA demande «une augmentation des salaires par
la revalorisation du point indiciaire de 45 DA à 200 DA, la promulgation d'un
régime indemnitaire qui valorise notre métier, la révision du statut
particulier et l'intégration des contractuels et une retraite après 25 ans de
service». Le Snapest qui entamera un mouvement de contestation à partir de
demain ne décolère pas et compte bien mener son bras de fer jusqu'au bout, même
position chez le Snte qui a ouvert le bal des grèves il ya quelques jours et
qui va reconduire son mouvement le 22 du mois en cours. L'Unpef bis a rendu
public hier un communiqué dans lequel il dit «adhérer à la protestation,
appelle à une forte mobilisation. Il demande au ministre de l'Education de
libérer le texte sur le régime indemnitaire, d'annuler l'arrêté 94/158 relatif
aux œuvres sociales qui donne l'exclusivité à la Fnte affiliée à l'Ugta et
d'ouvrir une enquête sur la Munatec (mutuelle nationale des travailleurs de
l'Education et de la Culture) et sur la gestion de ses fonds».
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