Samedi, début d'une journée froide et pluvieuse, au pied du Zaccar dont le sommet s'est enneigé durant la nuit, au quartier du Fonal (nord -ouest de la ville de Miliana), c'était le branle-bas de combat. Un combat contre la misère qu'enduraient des habitants qui ont vécu près d'une décennie dans des conditions déplorables, entassés à 6 ou 7 personnes, souvent dans une chambre parfois pas plus spacieuse qu'une cellule.

 Malgré le temps maussade, la joie se lisait sur les visages des vieux, des jeunes et des enfants, ceux des familles bénéficiaires qui après tant de souffrances et d'attente se voient, enfin, attribuées un logement décent. Des dizaines de camions mobilisés sont venus en aide au déménagement de ces 51 familles, qui vivaient au lieu-dit «L'Auberge» à Korkah, et du Fonal, lui-même. Pendant que les camions faisaient la navette entre les baraques et les nouveaux blocs de logements, d'autres équipes, au moyen de pelleteuses, d'excavatrices s'acharnaient à détruire ces «visages hideux» d'une misère trop endurée.      

 D'autres gros bras, munis de grosses massues s'évertuaient à récupérer tout ce qui était récupérable, le bois mais surtout le rond à béton des piliers pour le réutiliser ailleurs. Devant un bloc, les agents de l'OPGI, encaissaient les 54.000 DA de cautionnement, y compris une année de loyer prépayé, nous a-t-on expliqué. Ces bénéficiaires de logements paieront un loyer de 1.900 DA pour les F3 tandis que les bénéficiaires de F2 s'acquitteront d'un loyer de 360 DA, mensuellement. Cette opération est la 4e du genre puisque en 2003 déjà 36 familles ont été relogées, 53 familles en 2008 et celle-ci avec 51 familles.

 Une autre est prévue dans quelques semaines pour le relogement de 28 familles. On indique qu'il reste encore à faire puisqu'on a recensé 118 familles à travers la commune qui occupent des logements précaires. Selon le chef de daïra de Miliana, présent sur les lieux, ces sites dégagés après les démolitions constituent une assiette pour la réalisation de 150 logements. Toujours selon ce responsable, le dossier est ficelé et l'ouverture des plis doit se faire incessamment.