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Blida: La neige et le froid s'installent

par Tahar Mansour

Alors que le mois de janvier a été particulièrement clément, avec des journées ensoleillées et des températures dépassant souvent la moyenne hivernale, nous avons renoué, il y a trois jours, avec le froid vif, la pluie et la neige qui a revêtu l'Atlas blidéen, d'un manteau blanc.           Bien sûr, Chréa a été la première région à recevoir la neige, ce qui a attiré un grand nombre de citoyens venus de toute la région, d'Alger, de Tipaza et d'ailleurs.

 Des files de voitures de tous types montent à l'assaut de la route qui sinue entre des montagnes et des vaux immaculés, les enfants chaudement vêtus s'impatientent et obligent leurs parents à se garer au bord de la route pour leur permettre de gambader dans la neige, avec des cris stridents et des chutes hilarantes.           Les jeunes se lancent des boules de neige en riant. Mais dans les villes et villages, le paysage est tout autre: de la boue partout, des flaques d'eau que les automobilistes «utilisent» pour asperger les passants, des égouts bouchés qui rejettent une eau nauséabonde et noirâtre, l'eau du robinet qui prend des relents pestilentiels, et, pour couronner le tout, les fruits et légumes qui prennent l'ascenseur et deviennent inaccessibles à beaucoup de bourses.

 Les cafés sont pleins à craquer, à croire que personne ne travaille, et dégagent des odeurs à soulever le cœur.

 Les marchés sont inondés et il faut s'armer de bottes, de courage et d'un panier de dinars pour s'y aventurer. Mais il reste que ces pluies sont accueillies avec joie et grand espoir par tous les citoyens, même ceux qui n'ont pas de toit ou qui sont obligés de recueillir l'eau qui s'égoutte de leurs plafonds dans divers ustensiles.

 Pour les fellahs, ces pluies, même en étant les bienvenues, demeurent insuffisantes et ils espèrent que la fin de l'hiver et la première moitié du printemps soient plus clémentes.