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Selon une enquête
menée dans trois quartiers populaires de Fedj Errrih, la vieille ville (Souika)
et le quartier Boudraâ Salah de Constantine, par la Fédération nationale de
lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT) sur un échantillon de 215
jeunes de plus de 18 ans et suivant des critères médicaux reconnus, 76,16% des
jeunes interrogés reconnaissent consommer régulièrement de la drogue, 32, 13%
sont des polytoxicomanes, 33,85 % sont des consommateurs occasionnels et 2,7%
d'entre eux, sont complètement désocialisés car ayant atteint le stade de
l'extrême délinquance. Ces chiffres ont été révélés par le Dr. Benarab
Abdallah, président de la FNLDT, au cours d'une conférence de presse tenue,
jeudi dernier à Constantine, avec un seul point à l'ordre du jour : «discuter
de la situation de notre pays face à la drogue et du bilan de la lutte contre
ce fléau».
Le conférencier, qui est en même temps président de la commission Santé à l'APW de Constantine, a, toutefois relativisé ces statistiques à cause, dit-il, de l'extrême difficulté dans l'approche des groupes d'individus par les enquêteurs (3 équipes d'étudiants en 4e année de médecine et plus). Le Dr. Benarab a commencé tout d'abord par la présentation de son association qui a été créée au mois de novembre 2009. Il fera remarquer, néanmoins, que celle-ci a réussi quand même à s'implanter dans 32 wilayas. Ensuite, il a tiré la sonnette d'alarme sur «l'inquiétante propagation de ce fléau dans la wilaya de Constantine et, en général, dans tout le pays» citant au passage le chiffre de 64 tonnes de cannabis saisies en 2009, chiffre, a-t-il tenu à préciser, qui a été diffusé récemment par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT). Il notera que de pays de transit, l'Algérie est devenue un pays de consommation des différentes drogues. A ce propos, le conférencier a souhaité vivement que l'ONLDT soit rattaché à une «supra chefferie», le Premier ministère ou même la présidence de la République, et ce, afin que son action ait plus d'impact. «Nous pensons aussi que les ministères de la Santé, du Travail et de la Solidarité nationale soient impliqués dans cette lutte, parce que le toxicomane ne peut être considéré à priori comme un délinquant. Il est, avant tout, un malade qui a besoin d'une prise en charge familiale et sociale. L'aspect répressif seul ne règle pas le problème», dira le Dr. Benarab. Ce dernier a, en outre, déploré l'absence de coordination et de communication entre les associations de lutte, pensant dans la foulée, qu'il faut «prendre les choses en main et sensibiliser toute la population. La lutte contre la drogue doit passer par les citoyens et les associations devront orienter leur actions vers les espaces vulnérables comme les lycées, les écoles, l'université ainsi que les quartiers populaires», dira-t-il. Il évoquera les expériences tentées par certains pays, considérant que l'Etat doit s'impliquer entièrement dans la lutte, avec la création de centres de cure pour toxicomanes comme celui de Blida, seule structure de ce genre dans tout le pays. |
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