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Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique
(SNPSSP) et le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP)
ont, comme prévu, organisé hier un sit-in devant le ministère de la Santé, de
la population et de la réforme hospitalière pour «exiger de la tutelle» la
satisfaction de leurs revendications. De nombreux médecins étaient présents.
Devant un dispositif important des forces de l'ordre, les grévistes ont été
contraints de rester sur place, au niveau de la placette faisant face au siège
du ministère. Des cartes rouges à la main, les médecins et les spécialistes ont
scandé haut et fort leur colère. Accusant les pouvoirs publics «de choisir la
fuite en avant» et «de faire la sourde oreille», au lieu d'affronter les
problèmes que posent les praticiens, les premiers responsables des syndicats,
Lyes Merabet et Mohamed Youcefi, présidents du SNPSP et SNPSSP, ont fait savoir
que «leur grève continuera et ils ne sont pas prêts à faire marche arrière. Les
deux syndicalistes ont fait savoir également qu'ils observeront, la semaine prochaine,
un sit-in devant le Palais du gouvernement et un autre devant la présidence de
la République, le 24 février. Dépités et déçus par l'attitude du ministère, les
grévistes n'ont été reçus, à ce jour, par aucun responsable de la santé. Plus
grave, estiment les syndicats, le ministère «préfère verser dans la
manipulation et l'amalgame pour casser notre mouvement». Un syndicaliste
expliquera que le ministère s'appuie sur des syndicats non représentatifs qu'il
utilise en guise de partenaire, faisant allusion au syndicat national des
médecins généralistes (SNMG) dont la représentativité est nulle dans le milieu
médical, soutient-on. M.Merabet fait remarquer avec regret que «l'ébullition
dans la fonction publique provient en grande partie de ce genre de pratiques,
qui privilégient de négocier avec des syndicats de service que de discuter ou
négocier avec les véritables syndicats». Les grévistes dénoncent également que
des voix s'élèvent pour tromper l'opinion en lui faisant croire que les
grévistes refusent d'assurer le service minimum. «A aucun moment les grévistes
n'ont failli à leur devoir notamment sur ce point», précisent les grévistes.
«Le citoyen doit comprendre que la santé est en danger et il est de notre
devoir de sauver le secteur», ont-ils déclaré, ajoutant qu'eux-mêmes sont «des
citoyens qui ont réfuté de choisir le secteur privé».
A l?ouest du pays, les deux syndicats ont organisé deux sit-in respectivement devant les DSP d'Oran et Sidi Bel-Abbès, une ville devenue un des foyers de la protestation des blouses blanches. Si, à Oran, le nombre de grévistes, banderoles à la main, ne dépassait pas la cinquantaine, dans la capitale de la Mekerra, ils étaient plus de 350, malgré les pluies torrentielles, selon le responsable régional du SNPSP, le Dr Bouhafadi. Ce dernier a relevé que pour la première fois, des associations de malades se sont joints aux grévistes pour exprimer leur solidarité, arguant que les intérêts des uns et des autres sont indissociables. Les grévistes ont voulu marcher sur la wilaya, mais les forces de l'ordre les ont empêchés et sont restés sur place, puis se sont dispersés. Le responsable syndical s'est également interrogé sur le mutisme de la tutelle qui ne signifierait que l'absence de son pouvoir de décision, alors que les répercussions de la grève ne sont pas à écarter dans le fonctionnement même du système national de santé qui connaît par essence plusieurs carences. A Oran, plusieurs grévistes ont soulevé, en plus du statut, qualifié d'insulte à leurs rangs, les conditions de travail dans lesquelles ils exercent leurs professions, en dépit des sommes colossales dépensées pour le secteur. A Constantine, le méga sit-in prévu hier n'a pu quitter l'enceinte du centre hospitalier universitaire et les médecins grévistes n'ont pu se rendre jusqu'au cabinet du wali où un autre sit-in était prévu». Vers 11h du matin, ils se sont contentés de descendre vers le grand portail de l'hôpital où le Dr Belkhalfa, coordinateur de l'intersyndicale au niveau de la wilaya, a lu un texte appelant le ministère de la Santé à répondre à la plateforme des revendications présentée par les deux corporations. En tout, la manifestation n'aura duré que 45 minutes au plus, après quoi, les grévistes se sont dispersés. Dr Bouchagour, membre du SNPSSP, indique que 200 à 300 médecins ont assisté au sit-in, malgré le mauvais temps, dira-t-il. Ce praticien spécialiste ajoute que «le mouvement de grève tend désormais vers le pourrissement». |
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