Le pillage du sable des plages prend de plus en plus de l'ampleur ces
dernières années. En effet, tirant profit de la dynamique que connaît le
secteur du bâtiment avec la réalisation des grands équipements et
infrastructures publics à travers l'ensemble des wilayas, des cercles, dont
certains sont connus sur la place publique, ont réussi à tisser leur toile
d'araignée pour s'adonner à l'activité du pillage de sable des plages qui
risque d'hypothéquer l'avenir de la splendide côte jijelienne. A ce sujet, lors
de la conférence de presse animée récemment par le chef de groupement de la
gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Boumerdjane Bouziane, on a appris
que ses services ont traité durant l'année écoulée 46 affaires, sanctionnées par
l'arrestation de 54 personnes dont 41 ont été placées en détention provisoire,
la mise en fourrière de 43 engins et la restitution de 122 mètres cubes. Le
premier responsable de ladite instance a affirmé que la commune d'Emir
Abdelkader vient en première place en matière de pillage avec 16 affaires,
suivie de Taher avec 10 affaires et Sidi Abdelaziz avec 8 affaires. Lors de
notre passage quasi quotidien dans les régions d'El-Kennar, Djimar, Faza, à la
tombée de la nuit, nous avons été surpris par le nombre impressionnant de
camions et parfois de semi-remorques sans numéro d'immatriculation stationnés à
proximité du marché de gros des fruits et légumes de Djimar, et le café situé
au rond-point d'El-Kennar et celui de Bazol. Selon certaines indiscrétions, ces
camions appartiennent à la mafia du sable qui préfère la nuit pour agir en
toute quiétude. En empruntant le chemin de wilaya 135, reliant la daïra de
Taher à celle de Chekfa, nous avons été surpris par les grandes dunes dont une
bonne partie provient des «sablières clandestines» amassées tout au long de
ladite route.