L'information est tombée hier presque en fin de journée, annonçant que le
deuxième grand constructeur de voitures français va s'implanter prochainement
en Algérie. La marque au losange, qui a confirmé cette information, devrait
selon la presse française construire à Rouiba, sur l'actuel site de la SNVI,
une usine de montage de véhicules de tourisme. Selon le journal Le Monde,
Renault devrait assembler et monter la Logan, la Sandero et la Symbol. Les deux
premières sont actuellement montées sur deux sites : en Roumanie avec la marque
Dacia, et à Casablanca au Maroc, où la construction de la Sandero avait débuté
en 2009. Le Maroc avait en 2004-2005 résilié son contrat de construction avec
la marque italienne Fiat, et avait redéployé son usine de la SOMACA de Sidi
Moumen, à Casablanca, en l'offrant à Renault qui s'y était implanté pour la
fabrication de la Logan. Si les prévisions se réalisent pour le constructeur
français, Rouiba sera le 3è grand site de production de la Logan, une voiture
qui marche bien sur le segment des petites berlines aussi bien en Europe qu'au
Maghreb. D'autre part, l'annonce de la fabrication à Rouiba de la dernière née
des petites berlines de Renault, la Symbol, fabriquée actuellement en Turquie,
devrait donner un peu plus de consistance à la volonté du constructeur français
de s'installer durablement en Algérie. Le site de construction projeté par
Renault, qui devrait annoncer officiellement dans les prochains jours sa
volonté d'investir dans la construction automobile en Algérie, est en fait un
site de production de véhicules industriels, des bus et des camions. Pour
autant, cette annonce a été déjà précédée par des bruits avant-coureurs sur ce
projet du groupe français de construire une usine de construction d'automobiles
en Algérie. En 2009, le gouvernement avait déjà suggéré à plusieurs
constructeurs européens installés sur le marché algérien d'orienter leurs
investissements vers la construction d'usines de montages de véhicules, et non
plus de rester sur le créneau de la vente en l'état de véhicules, fabriquées en
Europe, et même au Mexique pour certaines marques japonaises. Dans l'ancienne
usine de montage de Berliet, Renault devrait produire, selon Le Monde, près de
50.000 véhicules par an, destinés au marché algérien. L'investissement du
constructeur français, qui n'a pas divulgué pour le moment son montant, serait
de plusieurs dizaines de millions d'euros. Le constructeur automobile français
devrait s'associer à la Société nationale des véhicules industriels, et
prendrait 49% du capital de la future coentreprise, selon les informations du
Monde. Un porte parole de Renault interrogé par Reuters, a déclaré que «il n'y
a pas de négociation aboutie en Algérie».
« On regarde ce qui se passe dans un bon nombre de pays», a-t-il ajouté.
Vers 13h10, le titre Renault gagnait 2,41%, à 33,42 euros, à comparer avec une
progression de 0,29% de l'indice sectoriel européen Dow Jones Stoxx de
l'automobile. L'installation de Renault en tant que constructeur de voitures
pour le marché national, répond ainsi aux vœux des milieux politiques algériens
qui avaient à plusieurs reprises appelé les industriels français, notamment les
constructeurs de voitures, à s'installer sur le marché algérien, non pas pour
la commercialisation de leurs véhicules, mais surtout pour en construire. C'est
un premier grand pas vers l'arrivée d'autres constructeurs sur le marché
algérien, en attendant la concrétisation du projet de voiture typiquement algérienne,
annoncée en 2009. En attendant ce projet monté avec plusieurs partenaires,
notamment émiratis, Renault semble plus près que tous pour s'installer
durablement sur le marché de la construction automobiles en Algérie.
L'importation de l'Algérie en véhicules, selon M.Abdelhamid Temmar, ministre de
l'Industrie et de la Promotion des investissements, a atteint le pic de 3
milliards de dollars en 2007, dont 90% ont été importés par des
concessionnaires de sociétés étrangères. Avec ces chiffres, l'Algérie devient
le second grand marché automobile après l'Afrique du Sud sur le continent noir.