La commune de Aïn El-Beïda a été, encore une fois, le théâtre de
mécontentement. Hier encore, la liste des futurs bénéficiaires de logements a
provoqué le courroux de plus de 200 personnes qui s'étaient rassemblées au
niveau du siège de l'APC, pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de ce
qu'ils ont appelé «la déchéance communale». La colère exprimée par les citoyens
met en cause les listes débloquées après plusieurs mois d'attente, par la
daïra, et dans lesquelles ne figurent pas de nombreux demandeurs,
particulièrement ceux habitant les bidonvilles et autres habitats précaires.
«Nous sommes déçus et nous l'avons toujours été au niveau de cette commune. Les
travaux de la commission n'ont pas été à la hauteur de la confiance des
citoyens. Des noms contestés figurent sur la liste, alors que de pauvres
citoyens ont été écartés», nous a dit Abdelaziz M. qui affirme qu'il traîne un
dossier depuis plusieurs années. Les personnes qui ont occupé le siège de l'APC
sont unanimes quant à la mauvaise appréciation de dossiers et surtout de
l'absence des élus face à cette crise qui secoue une fois de plus l'APC de Aïn
El-Beïda. Une commune qui a déjà connu des troubles l'année passée suite à une
vaste enquête menée par les éléments de la brigade de recherche de la
gendarmerie nationale, à la suite de nombreuses lettres anonymes dénonçant
certaines pratiques jugées illégales. «Nous n'avons aucun interlocuteur à qui
nous adresser. Les élus ont fui leurs bureaux et nous sommes là, hommes, femmes
et enfants à attendre la moindre nouvelle au sujet du problème posé», nous a
dit S. M., mariée et mère de 4 enfants, occupant une habitation menaçant ruine.
Des témoins nous ont appris
qu'une dizaine de jeunes ont été interpellés par les services de sécurité. «La
situation reste pour l'heure délicate et ce genre de protestation est devenu monnaie
courante à chaque distribution de logements», nous dit un employé de l'APC de
Aïn El-Beïda.