Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Aïn Defla: Course contre la montre pour les lentilles et les pois chiche

par M.N.



P endant de longues années, les légumes secs servaient aux familles comme une sorte de parade à la flambée des prix des légumes parce qu'ils étaient appréciés, non seulement pour leurs qualités nutritives, riches en protéines et en fer, mais aussi pour leurs prix nettement raisonnables, les mettant à la portée des familles à revenus modestes.

 La wilaya de Aïn Defla, en produisait, dans les années 70, des quantités non négligeables dont une partie servait à l'autoconsommation et l'autre était commercialisée sur les marchés locaux. Mais depuis cette époque là, la culture des légumes secs, lentilles, pois chiche, haricots? a été complètement abandonnée, au point où, de nos jours, pas un seul kilo n'est produit. Pourquoi? se demande-t-on. Sûrement que quelque part on a décidé qu'il valait mieux compter sur «les bateaux» et importer et de ce fait le marché est devenu plus que juteux pour ceux qui sont derrière cette option.

 Qu'en est-il de nos jours? Les prix n'ont pas cessé de grimper si bien que le kilo de lentilles a atteint le prix presque inabordable pour les petites bourses de 160 DA et les pois chiche cédés à 140 DA le kg.

 D'où nous viennent ces denrées: Des lointaines Indes, d'Amérique du Sud et de plus près de chez-nous, de Turquie. Selon des spécialistes qui ont visité ce dernier pays, tout le monde en cultive en Turquie, de micro- exploitations, mais partant du principe que les petits ruisseaux font les grandes rivières, la Turquie s'est faite une place dans le domaine de l'exportation, en plus de la production pour son autoconsommation et ce ne sont pas les exemples qui manquent.

La wilaya de Aïn Defla est une wilaya à grande vocation agricole avec d'énormes potentialités et d'importants atouts, entre autres, la terre, l'eau et des hommes qui se sont forgés une expérience sérieuse sur le terrain et l'exemple de la pomme de terre et des céréales est là pour l'attester.

 Ayant pris conscience de cette lacune, les responsables du secteur de l'Agriculture et de la Chambre de l'agriculture ont décidé, à court terme, le lancement des cultures des différentes légumineuses.

 Jeudi dernier, une réunion a regroupé les responsables des 2 organismes (chambre et secteur de l'agriculture) à l'issue de laquelle la stratégie a été arrêtée pour que la campagne des semis débute dès la fin de ce mois de février. Un comité comprenant des responsables de ces organismes auquel s'et joint le secteur des Forêts auquel a été confié, justement, la mission de promotion des périmètres de proximités du développement rural intégré (PPDR) dans les 36 communes. La première étape de ce plan consiste à sensibiliser les agriculteurs potentiels dont les fermes pilotes. Les zones ciblées sont les piémonts ensoleillés tels que ceux de Djendel, Boumedfa. Tachta, El-Hassania, Aïn Torki. La production de ces légumineuses deviendra, pour les agriculteurs, une source de revenus importante puisque les prix proposés par les CCLS tourne autour de 7.000 DA le quintal. Pour le lancement de cette campagne, on spécule sur 100 ha de pois chiche et 50 ha de lentilles et un rendement prévisible de 10 q/ha pour les lentilles pour 35 kg/ha semés, et de 15 q/ha de pois chiche pour 35 kg/ha à la semence. Il ne s'agira pas de cultures extensives mais de petites superficies mais en grand nombre. Une seconde réunion du comité est prévue pour le lancement de cette campagne. Aussi bien le président de la Chambre d'agriculture que le directeur des Services agricoles de la wilaya, parlent, tous deux, d'une véritable course contre la montre, la période des semences étant toute proche. On indique que les semences sont déjà disponibles au niveau de l'OAIC, à Alger et il suffira de passer commande. On ajoute que comme mesures incitatives, en plus du prix d'achat proposé par l'office pour les productions, les semences ne seront payées qu'après la récolte.

 L'Institut des techniques des grandes cultures (ITGC) de Khemis Miliana est partie prenante dans ce plan. Qui sait si dans un avenir pas très lointain on ne reprendra pas la culture du riz. Du riz on en a produit dans la wilaya de Relizane à une certaine époque et même du coton dans la région de Oued Rhiou.