
Les praticiens de la santé publique, généralistes et spécialistes, se
sont rassemblés hier à 11h à l'intérieur du centre hospitalier régional de
Constantine, au niveau de la maternité. Selon les organisateurs, 350 praticiens
venus de toutes les structures sanitaires de la wilaya étaient présents. Ils
brandissaient des pancartes portant des inscriptions telles que «Nous luttons
pour un statut digne et valorisant !», «Nous réclamons la refonte statutaire à
côté de la réforme hospitalière en cours !». Les protestataires ont tenté de
sortir de l'enceinte de l'hôpital vers midi trente pour se diriger, comme cela
avait été annoncé, vers le cabinet du wali afin d'y tenir un sit-in, mais ils
en furent empêchés par un imposant service d'ordre déployé tout autour de
l'établissement. Les manifestants ont alors marché à l'intérieur du CHUC tout
en clamant des slogans. Contacté, le docteur Belkhalfa, secrétaire général du
bureau de wilaya du syndicat national des praticiens de la santé publique
(SNPSP) et coordinateur de l'intersyndicale au niveau de la wilaya, explique
que ce rassemblement a été organisé en soutien à leurs camarades membres du
bureau exécutif national de l'intersyndicale qui ont organisé le jour même une
marche sur la présidence de la République à partir du CHU Mustapha d'Alger.
«Nous n'interromprons pas notre mouvement de grève tant que nos revendications
demeurent insatisfaites et nous n'abandonnerons pas l'idée de marcher vers le
cabinet du wali un jour», déclare ce praticien.
D'autre part, pour la 3ème
semaine de suite, les praticiens et les praticiens spécialistes de santé
publique de l'ouest du pays affiliés au SNPSP et au SNPSSP ont organisé deux
sit-in, respectivement à Sidi Bel-Abbès et au CHU d'Oran. Selon le Dr
Bouhafadi, le coordinateur régional du SNPSP, «la marche sur la wilaya de la
capitale de la Mekerra qui était prévue pour hier avec la participation de plus
300 personnes venus de 8 wilayas de l'Ouest n'a pas eu lieu en raison des
craintes de dérapage de la protestation qui pouvait sortir à tout moment de son
cadre initial». Le même responsable syndical a précisé que les grévistes ont
tenu leur sit-in, munis de banderoles et scandant des slogans autour de leurs
revendications socioprofessionnelles, devant le siège de la DSP avant de se
disperser. Pour notre interlocuteur, la sortie de la protestation dans la rue a
atteint son point de non-retour, étant donné que c'est le dernier recours pour
mieux faire entendre leurs voix. Et de rappeler que le service minimum sera
toujours assuré car il n'est pas question de mettre en péril la santé des
citoyens. De leur côté, les spécialistes du SNPSSP ont opté pour un
rassemblement régional au CHU d'Oran regroupant des spécialistes d'Oran,
Mascara, Aïn Témouchent et Saïda, afin d'interpeller les responsables locaux
sur leur action qui est la 5ème semaine ainsi que l'opinion publique sur la
légitimité de leurs doléances.