Je l'avais dit. Je le pressentais. Après la can, c'est le tour
de la canne à sucre.Les journaux ont déjà annoncé une augmentation hloua. Et ce
n'est pas d'un petit one twoo ou tree dinars qu'ils ont augmenté le prix au
kilo. C'est une chalga. Les retraités sont au moins tranquille. Avec tous les
problèmes qu'ils ont, ils ont piqué el hloua, le diabète est méchant. Ils se
sont déjà habitué au café sans sucre. A la loubia sans viande. A la chorba bel
hlib. Pour conclure, ils se sont habitué à manger juste pour ne pas mourir sous
alimenté. Figurez-vous qu'ils vont commencer à vendre leurs dentiers pour
survivre. «El ma h'lou ! El ma h'lou !» même quand l'eau coule dans les
robinets, on ne la boit pas, on achète une autre et si on est véhiculé, on va
la chercher ailleurs... ce n'est pas leur cas. Pour eux el ma c'est du ma. La
soif, ils l'étanchent fessebala. Il se trouve même des retraités qui passent
avant les zebbala pour faire leur marché dans les poubelles des souks. Ils sont
au courant de toutes les janazattes. Ils se passent la page nécro... C'est une
occasion de retrouvailles avec ceux de leurs collègues qui sont encore en vie
et... un couscous pour la baraka. N'empêche qu'ils sont sortis, eux aussi, dans
la rue pour scander maak yal khodra.
Leur tort, les
retraités, c'est d'avoir travaillé et cotisé dans une caisse qui bouffe plus de
papier que n'importe quelle administration. Qui emploie plus de personnel que
pas mal d'administrations. Qui travaille au gré de la volonté politique. Qui
nous empoisonne l'existence plus qu'elle nous aide à supporter nos souffrance.
«Remboursez-nous nos années de cotisation d'un seul bloc et laissez-nous gérer
nos pécules comme on sait jusqu'à épuisement, jusqu'à notre épuisement, ya la
caisse de la «retraitre», voilà le désir des laissés pour compte.