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Les équipes à la loupe

par M. Zeggai

La CAN, considérée comme le plus prestigieux rassemblement footballistique du continent, aura été surtout marquée lors de sa 27e édition par la suspension du Togo, une décision qualifiée de «scandaleuse». Devenue au fil des années l'une des compétitions les plus spectaculaires du football mondial notamment par l'engouement qu'elle suscite eu égard à la présence de ses stars, la CAN s'avère comme un terrain propice pour les managers et recruteurs étrangers, en quête de nouveaux talents. Pour cette édition, on a tout vu, de l'attaque meurtrière du bus de la sélection du Togo, aux éliminations prématurées du Mali, Tunisie, Côte d'Ivoire, Cameroun, à la surprise de la Zambie en passant par l'arbitrage catastrophique.

Confirmation égyptienne et tradition ghanéenne

Le rideau est tombé à Luanda avec la consécration de l'Egypte qui a réalisé l'exploit de réaliser la passe de trois. Ceci dit, les Egyptiens ont bien réagi après leur élimination en Coupe du monde face à l'Algérie et ce, en dépit de l'absence de plusieurs joueurs clés à l'instar de Aboutrika, Amr Zaki et Mido. En atteignant son 19e match consécutif sans défaite en CAN, l'Egypte a prouvé sa force grâce à la stabilité de son staff technique et à la qualité des joueurs du cru. Autre satisfaction égyptienne, Gedo, une véritable découverte, qui a sauvé les gars du Nil de plusieurs situations difficiles en cours de route comme ce fut le cas en finale contre le Ghana.

 Ce dernier aura prouvé qu'il reste une grande nation de football et un grand vivier de jeunes prodiges au talent reconnu. Après avoir raté la dernière CAN chez eux, les Blacks Stars ont fait mieux grâce à cette jeunesse dorée, huit joueurs sacrés champions du monde des moins de 20 ans, ayant été retenus pour cette CAN. Malgré l'absence des Appiah et Essien (blessés) et Muntari, écarté pour raisons disciplinaires, le Ghana reste le Brésil de l'Afrique.  

Mali et Tunisie loin du compte

Du côté des déceptions, on citera celle du Mali qui, en dépit de la présence de sa légion étrangère évoluant dans des grands clubs européens, a échoué pour la seconde fois consécutive au premier tour de cette compétition. Les Aigles du Mali, dont le meilleur résultat en phase finale de la CAN remonte à 1972, battus en finale par le Congo (3-2), n'ont jamais pu résoudre ce problème relatif au manque inexplicable d'ambition.

 La Tunisie, championne d'Afrique en 2004, a payé cash son élimination au Mondial 2010, le temps étant trop limité pour le coach Faouzi Benzarti qui a remplacé le Portugais Umberto Cuelho, limogé. En dépit de son parcours décevant sur le plan des résultats, la Tunisie a gagné une équipe d'avenir.

Burkina Faso, Bénin, Mozambique, Malawi et Gabon en apprentissage

Pour sa part, le Burkina Faso a confirmé son incapacité à franchir le seuil des poules depuis 1998 à domicile et ce, malgré la présence de Dagano qui évolue au club qatari d'Al-Khor et meilleur buteur de la zone en qualifications (13 buts). Les Burkinabés, qui n'ont plus de complexes devant les ténors du continent, sont capables de revenir au premier plan si l'on tient compte des progrès effectués en matière de formation.

 Le Bénin n'a pas pu réaliser l'exploit de passer au second tour contre le Nigeria et l'Egypte. Les Ecureuils béninois devront encore patienter pour pouvoir tenir la dragée haute aux grosses cylindrées, même si Sessegnon (PSG) et Omotoyossi (Metz) s'avèrent comme des éléments de qualité.

 L'histoire s'est répétée pour le Mozambique, qui n'a jamais atteint le stade du deuxième tour. Les Mozambicains, qui ont participé à leur quatrième CAN, restent tout de même perfectibles, même s'ils ont éliminé la Tunisie de la Coupe du monde.

 Pour sa seconde participation à cette compétition, le Malawi, invité surprise de la 27e édition, s'est bien comporté, confirmant ainsi sa progression des dernières années. Sa victoire historique sur l'Algérie a constitué une grosse surprise pour les observateurs. Eliminés au premier tour, il faut dire que les Malawites ont tout de même réalisé un bon parcours par rapport à leur classement FIFA (99e).

 Pas de chance pour les Gabonais qui, il faut l'avouer, n'ont pas été gâtés par le tirage au sort avec la présence du Cameroun, la Zambie et la Tunisie. Quart de finalistes à la CAN 1996, les Gabonais ont été victimes du parcours surprenant des Zambiens mais ils ont quand même démontré qu'ils ont de solides arguments à faire valoir depuis la venue d'Alain Giresse à la barre technique.

Côte d'Ivoire - Cameroun : deux mondialistes peu convaincants

La Côte d'Ivoire s'est présentée dans la peau du favori numéro un, mais elle a trouvé sur son chemin une séduisante équipe algérienne qui lui a barré la route. Les Ivoiriens n'ont pas confirmé leur statut de mondialistes et sont sortis par la petite porte, payant ainsi une nouvelle fois leur incapacité chronique à tirer le maximum de leurs brillantes individualités. Est-ce un problème mental ? Peut-être, surtout que Drogba sur qui reposaient tous les espoirs des Ivoiriens n'a rien montré.

Le Cameroun, qui est arrivé en Angola avec la ferme intention de se racheter de son échec de la finale 2008 face à l'Egypte, n'a pu relever le défi. Après une phase de poule peu convaincante, les Lions Indomptables n'ont pu prendre leur revanche sur l'Egypte, désormais leur bête noire. Le Guen a du pain sur la planche pour remédier aux errances défensives qui symbolisent les limites du Cameroun, ce qui est inquiétant à la veille de Coupe du monde.

Angola : le miracle n'a pas eu lieu

Malgré la mobilisation générale des Angolais, le miracle n'a pas eu lieu pour les Palancas Negras et ce, en dépit de l'avantage du terrain et de l'apport du public. le trio Flavio-Gilberto-Manucho, tant attendu, n'a rien pu faire devant la jeune équipe du Ghana en quart de finale dirigé de main de maître par l'Algérien Benouza. En passant le premier tour, les Angolais prouvent qu'ils sont bien loin du niveau international. Les Angolais, qui se sont préparés assidûment à cette compétition, ont répondu présents au premier tour dans un groupe où figuraient deux favoris, l'Algérie et le Mali.

 Zambie : la surprise

La Zambie s'est bien comportée et s'est avérée comme l'équipe surprise du plateau des quarts de finale de la CAN-2010 qui nous a permis d'admirer son jeu collectif avec un Kalaba très doué, même si parfois il a manqué de constance. La Zambie, la révélation de ce tournoi, ayant déjoué tous les pronostics pour finir en tête du groupe D, a pour la première fois depuis 1996 atteint les quarts de finale.  

Nigeria : Dans le creux de la vague

Les Nigérians n'ont pas atteint la finale depuis 2000 et confirmé leur statut d'anciens champions d'Afrique en 1980 et 1994 en se contentant de la troisième place. Nation africaine phare des années 90, le Nigeria donne l'impression de ne pas pouvoir digérer sa mauvaise passe entre 2006 et 2008 malgré la présence d'une armada de joueurs évoluant au plus niveau comme Taiwo, Yobo, Mikel, Martins et le vieux briscard Kanu.