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Force est de
constater que le scénario tant redouté est bien là. Un scénario qui fait office
d'un remake d'Algérie-Egypte et de l'inédit d'une quatrième mi-temps. Une
énième rencontre en moins de sept mois. Nous revoilà donc l'un en face de
l'autre pour une seule place en finale de la CAN 2010. Dans le contexte actuel,
la conquête du trophée continental, même si elle demeure un objectif pour les
deux équipes, passe au second plan au vu de la symbolique et de la charge
passionnelle que revêt une telle confrontation. L'importance de cette
demi-finale est pour nous d'imposer définitivement notre suprématie à l'Egypte
et confirmer le bon coup de pied d'Antar Yahia un 18 novembre au Soudan ou de
permettre à cette dernière de prouver qu'elle peut elle aussi se prévaloir du
mérite de figurer parmi le gotha mondial du football et qu'Oum Dourmane n'était
qu'un coup du mauvais oeil.
Ne nous cachons pas le soleil avec un tamis et disons le simplement qu'une nouvelle bataille qui dépasse déjà largement le cadre d'un match de football vient de se rouvrir. La question est de savoir si les uns comme les autres et les uns (égyptiens) plus que les autres sauront s'élever au niveau du débat, dépasser l'émotionnel pour s'inscrire dans le rationnel afin de ramener les choses à leurs justes proportions pour ne leur garder que le caractère qu'elles revêtent réellement : une rencontre de football ne peut rapporter que le bénéfice d'une rencontre de football à savoir dans le cas présent une participation en phase finale de coupe d'Afrique des Nations, sans plus. Lui demander de se substituer à une campagne électorale ou mieux encore à un programme politique relève de la divagation et de l'hérésie politicienne. Que les Al Moubarak veuillent instituer un régime dynastique en Egypte, cela ne nous regarde pas même si nous avons un avis bien tranché sur la question. C'est une équation qu'ils doivent régler avec leur propre peuple sans faire de nous ou de notre football un argument politique pour la gestion d'une succession sur fond d'une crise multidimensionnelle interne. Désormais habitués aux outrances d'outre-Nil, bien avant que l'irréparable ne se produise, nous tenons simplement à leur rappeler les règles élémentaires qui régissent les rapports entre Nations Civilisées dans le secret espoir que les « douktours et bach mouhandiss » alimentaires qui aiguisent déjà leurs langues, nous épargnent leur bave et fassent preuve de leur bonne foi cette fois ci. Il est à rappeler qu'un certain Choubeïr, thuriféraire confirmé du palais d'Héliopolis au même titre que les Amr Diab, Chalabi et El Ghandour, qui officie sur l'une des poubelles satellitaires égyptiennes, élevée - excusez du peu - au rang de « télévision », bien avant que ne se dessine les demi-finales de jeudi, s'est «outrageusement indigné» (comme s'il possédait un brin de dignité) des heures durant, de la rencontre et du résultat d'Algérie-Angola ? Pourquoi et à quel titre ? La perspective de retrouver les Verts sur leur parcours ? Certainement. Mais aussi pour servir du « réchauffé » au petit peuple et le préparer à une éventuelle défaite ou le cas échéant invoquer une justice divine dans la perspective d'une victoire. Qualifier cela d'un scénario à l'égyptienne c'est commettre une paraphrase élémentaire. Mêmes acteurs, même décor, mêmes séquences. En ce qui nous concerne nous disons aux camarades de Ziani, que nous leur sommes déjà amplement reconnaissants de nous avoir apporté tant de joie en si peu de temps. En ce moment ils pratiquent un football de rêve. Le match référence contre la Côte d'Ivoire nous a comblé de bonheur tant il fût joué avec une immense générosité, du coeur et beaucoup de panache. S'ils se qualifient pour la finale de la CAN ce serait du bonus. S'ils perdent, nous les saluerons bien bas d'avoir largement accompli leur contrat. Question aux journaleux du bord du Nil : que feriez vous si l'Egypte est éliminée ? Nous, avec les Matmour, Meghni, Yebda, Boughera et consorts, nous avons déjà la tête en Afrique du sud. (*) Enseignant universitaire à la retraite (Bordeaux) |
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