
L'absence de volonté politique serait à l'origine du blocage de
l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). C'est ce
qu'a laissé entendre, le consultant économique, Idriss Alaoui, intervenant lors
d'un débat sur l'état des lieux en matière d'avancées sur l'adhésion de
l'Algérie à l'OMC, au forum d'El Moudjahid. Idriss Alaoui a affirmé que
l'absence d'experts et de professionnels capables de gérer les négociations au
sein du comité chargé de négocier l'adhésion de l'Algérie à l'OMC est un des
facteurs qui fait que le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC est à la
traîne. Il explique que ce blocage est en défaveur de l'Algérie «notamment
quand on sait que l'Algérie a signé l'accord d'association avec l'Union
européenne». L'Algérie se trouve piégée: «plus d'importations qui proviennent
des pays européens avec moins d'exportations de produits algériens hors
hydrocarbures». Le consultant économique a mis en avant le volume des
importations en 2009, estimés à 41 milliards de dollars, notamment des
importations d'Europe.
En l'absence des représentants du
ministère du Commerce, le professeur M. Benyahya, membre du PNUD a expliqué les
raisons ayant retardé l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il a affirmé, pour sa
part, que la question énergétique est une des raisons de ce blocage. Le refus
de l'Algérie d'aligner les prix du gaz destiné à l'industrie sur ceux pratiqués
sur le marché international, font dire aux Européens et Américains que
«l'Algérie vend à perte le gaz aux industriels». Pour Benyahya, l'Algérie «est
souveraine dans ses décisions» mais elle doit en contrepartie, renforcer son
économie, elle doit aussi donner plus de pouvoir aux compétences pour pouvoir
se repositionner sur le marché international. Et de poursuivre: «on ne peut
accéder au marché international et faire face à la concurrence avec 501
entreprises viables et potentiellement viables et avec 409 entreprises en
difficulté». Pour l'intervenant, consultant en économie, l'Algérie a tous les
moyens pour renforcer son économie au lieu de rester dépendante de
l'importation. «Nous avons importé l'équivalent de 3 milliards de dollars en
matière de véhicules en 2009, de quoi construire 8 à 9 unités de montage et
faire travailler 12.000 Algériens», a-t-il affirmé.