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Les affaires de corruption dont la presse s'est fait l'écho récemment ne
semblent pas inquiéter les partenaires étrangers de l'Algérie. Bien au
contraire, certains, à l'image de Mme Lady Olga Maitland, qui a dirigé la
visite d'une délégation de représentants de 24 compagnies britanniques à Alger,
y trouvent une volonté concrète des pouvoirs publics à «lutter fermement contre
ce phénomène».
La délégation, qui a séjourné en Algérie du 23 au 26 janvier, avait pour objectif une «meilleure connaissance du marché algérien». Dirigée par la représentante de l'Association Moyen-Orient et Afrique du Nord (Middle East Association - MEA - dont le rôle est de promouvoir les échanges et les relations avec la région MENA, la Turquie et l'Iran), Mme Maitland, la délégation était composée de quatre grandes compagnies comme Thales UK Ltd, Aerospace Division, Alperton Ingénierie et Construction, la banque HSBC (déjà présente en Algérie) et la compagnie d'assurance United Insurance Brokers (UIB). Outre ces grandes pointures, il y avait aussi des représentants de 16 PME activant dans les secteurs des travaux publics, le consulting, l'aviation civile et les arts graphiques. La visite a été organisée sous le parrainage de l'ambassade britannique à Alger et le soutien du Département britannique pour le commerce et l'investissement (UKTI). Elle a pour objet de permettre aux entreprises de mieux connaître le marché algérien, pour y rechercher des opportunités de partenariat avec des opérateurs algériens, et une «éventuelle participation aux projets arrêtés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2015». «Il s'agit de la plus importante délégation d'hommes d'affaires britanniques qui visite l'Algérie depuis la première qui a eu lieu en 2005», explique Lady Olga Maitland, lors d'une rencontre avec la presse qui s'est déroulée lundi à l'ambassade de Grande-Bretagne. La présidente de la délégation considère que l'Algérie qui «a un très grand potentiel» reste encore «ignorée» des entreprises britanniques. D'où la nécessité, ajoute-t-elle, d'effectuer des «visites régulières» pour mettre en confiance les opérateurs économiques du Royaume-Uni. «L'Algérie n'est pas un pays dangereux. En tout cas pas plus que d'autres, puisque même à Londres nous pouvons avoir des attentats terroristes», avait-elle déclaré à des hommes d'affaires britanniques. Et pour montrer sa confiance, Lady Maitland affirme avoir fait un séjour touristique en Algérie en famille à Béjaïa, et avoir visité librement la Casbah d'Alger, aime-t-elle raconter. La délégation a rencontré des représentants de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement (ANDI), de l'Agence nationale de promotion des exportations (ALGEX), du World Trade Center Algeria (WTC Algeria) et du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Les membres de cette délégation «ont eu une impression positive» de l'Algérie et «veulent revenir». «La lutte contre la corruption menée en Algérie est effective», ce qui «donne confiance aux opérateurs étrangers, et les encourage à venir», dit-elle. «Beaucoup de pays parlent de lutte contre la corruption, mais en Algérie on agit», affirme Mme Maitland à propos des derniers scandales dont la presse s'est fait l'écho récemment. «Je félicite le gouvernement de l'avoir fait publiquement. Il aurait pu traiter ces affaires dans la discrétion», ajoute-t-elle à ce sujet. Concernant ce qui intéresse le plus les opérateurs économiques britanniques, ces derniers veulent surtout savoir «qui contacter et où trouver les informations nécessaires» pour d'éventuels investissements. Par contre, ce qui fait encore peur, et bien plus que la situation sécuritaire, ce sont les lenteurs bureaucratiques. «Nous espérons que la bureaucratie sera moins importante. Nous disons aux gens d'être patients», affirme Mme Maitland qui rappelle que la banque HSBC a obtenu sa licence «en deux ans». A propos des dernières mesures prises lors de la loi de finances complémentaire 2009, la présidente de la délégation affirme «comprendre les motivations» des pouvoirs publics qui, selon elle, «veulent mettre un terme à la corruption». Par ailleurs, elle estime que le gouvernement algérien «est conscient» que de telles mesures sont de nature à ralentir les décisions des entreprises qui souhaitent investir en Algérie. L'important, d'après elle, c'est qu'il n'y a pas de «retour en arrière» et que l'environnement des affaires en Algérie ne cesse de s'améliorer. Elle en veut pour preuve le processus de modernisation du secteur bancaire et financier. En attendant d'autres visites, et surtout des concrétisations de partenariat, Lady Olga Maitland annonce qu'elle reviendra «en mars prochain avec une compagnie spécialisée dans les cameras de surveillance qui veut s'installer en Algérie». Par ailleurs, et selon un fonctionnaire de l'ambassade britannique, les exportations de son pays vers l'Algérie ont augmenté de 31% durant ces dernières années. Selon les chiffres disponibles au niveau du CNIS (douanes), le montant des exportations britanniques ont presque doublé entre 2003 et 2008, passant de 354 à 641 millions de dollars. Les exportations algériennes vers le Royaume-Uni, composées majoritairement d'hydrocarbures, sont passées de 139 millions de dollars en 2003 à 2,241 milliards de dollars en 2008. |
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