Le débrayage auquel ont appe lé les trois principaux syndicats des transporteurs (taxis et bus) a connu un taux de suivi jamais égalé, selon l'avis des représentants des syndicats SNTT, UNACT et FNACT. Regroupés au sein d'une coordination, ces trois syndicats ont estimé que le taux de suivi moyen avoisine les 80%. Si des taxis collectifs ou individuels circulaient pendant la journée d'hier, c'est parce qu'il a été décidé par la coordination «d'assurer un service minimum». Mais il y a ceux qui n'ont pas suivi le mot d'ordre de grève, explique-t-on au bureau de la coordination au niveau de la station de taxis inter-wilayas de la gare des voyageurs du Caroubier à Alger. En effet, la station abritant les taxis inter-wilayas était vide. Quant aux taxis individuels reliant la gare des voyageurs à différents endroits de la ville, ils ont préféré venir à leur station d'attache en assurant le piquet de grève, les trois syndicats voulant éviter de créer des bouchons au niveau de la ville et laisser la circulation fluide.

 C'est la raison pour laquelle de nombreux chauffeurs de taxis ont préféré rester chez eux, font remarquer des membres de la coordination des transporteurs.

 Les quelque 12.000 taxis que compte la wilaya d'Alger peuvent aisément, s'ils se regroupent dans leurs stations, créer de grands embouteillages dans la circulation automobile, a laissé entendre un responsable syndical. Cela dit, les responsables syndicaux de l'Union nationale des chauffeurs taxi (UNACT), de la Fédération des artisans chauffeurs de taxis et du Syndicat des taxieurs et transporteurs (SNTT) se réuniront aujourd'hui et décideront des actions à prendre. Déplorant le silence de la tutelle, ils promettent «des actions plus radicales», affirment les responsables syndicaux.

 Dans leur appel à la grève, les syndicats membres de la coordination ont mis en avant comme revendication principale l'effacement des dettes fiscales accumulées au fil des années. Il suggèrent que la commission technique nationale et de wilaya soit réactivée afin de prendre en charge à un niveau local et national les problèmes des transporteurs, notamment en ce qui concerne l'ouverture de nouvelles lignes.

 La coordination des transporteurs revendique également de régler le problème des licences d'exploitation et un statut aux exploitants de taxis et transporteurs.