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Annaba: Le cancer fait des ravages

par Hocine Kedadria

Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende une mauvaise nouvelle, faisant état de la disparition d'une connaissance, d'un voisin, d'un membre de la famille ou autre, terrassé par un cancer.

IL y a cependant, tant de raisons qui poussent à l'inquiétude face à cette maladie des temps modernes qui progresse dans le monde et qui survient à tout âge, dont les plus touchées, sont souvent les personnes âgées qui présentent généralement, de gros risques, pour elles, de développer une tumeur maligne. Les médecins spécialistes, à l'image du professeur Abderrahmane Saaidia, directeur général du centre hospitalier et universitaire d'Annaba, décrivent cette maladie comme étant la suite logique de ses liens avec de nombreux facteurs risques, pour lesquels certains sont d'ordre alimentaire, professionnel, génétique... qui provoquent des anomalies dans le système immunitaire en le perturbant gravement et durablement, donnant ainsi l'occasion à la naissance d'une tumeur, appelée cancer. Cette crainte nous a poussé à nous rapprocher du professeur Saaidia, celui qui a fait bénéficier Annaba d'un centre régional de lutte contre le cancer, que le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika avait visité lors d'une de ses dernières visites officielles à la wilaya. Il avait en ce moment félicité le corps médical pour cet acquis et appelé à plus de prise en charge par cet outil vital de la population concernée.

 Pour le PDG du CHUA, dont dépend le centre en question, le cancer, n'est pas une fatalité en soi, mais sa guérison pourrait intervenir à la suite d'un diagnostic précoce «La gravité et l'issue d'une tumeur maligne appelée cancer, sont conditionnées par plusieurs éléments, le 1er étant incontestablement le diagnostic précoce. Quel que soit l'organe atteint, si le cancer est diagnostiqué tout au début, il peut guérir définitivement» nous a affirmé M. Saaïdia en citant à titre d'exemple les cancers différenciés de la glande thyroïde que la chirurgie guérit au stade précoce. Selon notre interlocuteur, parmi les causes susceptibles de provoquer les cancers différenciés de la thyroïde, un facteur alimentaire à savoir des carences iodées, peuvent être à l'origine de troubles de la production des hormones tyroliennes. «Si ces éléments se conjuguent avec certaines maladies inflammatoires de la glande, se mettent alors, progressivement en place les différents facteurs qui, avec l'âge, vont finir par provoquer le cancer» a souligné le professeur Saaïdia qui ajoute «nous retiendrons en conséquence que plutôt le diagnostic est fait, plus le cancer sera mieux traité et mieux les résultats seront obtenus». Parmi les éléments du diagnostic précoce, il y a le dépistage dans le cas du cancer du sein qui est actuellement mis en place au niveau national et qui va permettre sans doute de dépister des tumeurs». «Le cancer est, à ce stade traité de différentes façons par différents moyens qui sont la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, l'immunothérapie», avait précisé notre interlocuteur. Mais qu'en est-il au CHU d'Annaba? Une question qui a suscité davantage d'intérêt auprès du directeur général du CHUA qui nous a fait savoir, que les équipes médicales spécialisées savent faire le diagnostic du cancer relevant de leurs spécialités et travaillent en collaboration avec les chirurgiens pour opérer les malades dans des conditions conformes aux standards internationaux.

 Pour le D.G. du CHUA, la chimiothérapie dont les budgets ont explosé,; ont constitué en 2009 une somme globale 1 fois et demie supérieure au budget global, toutes dépenses confondues du CHUA, il y a cinq années. «Près de 150 milliards sont dépensés annuellement pour acheter des médicaments et mettre à la disposition des médecins, les médicaments des découvertes récentes et d'efficacité avérée et récemment mis sur le marché. Il n'y a jamais eu de pénurie de médicaments contre le cancer, au niveau du CHUA depuis 2007, à ce jour» a dit le D.G. Quant à l'inexistence de la radiothérapie au niveau du centre régional de lutte contre le cancer, le D.G. nous dira : «la radiothérapie, est effectivement inexistante actuellement au CHUA, mais nous pensons que les trois accélérateurs prévus au niveau du centre seront opérationnels courant 2010.

 Ce procédé permettra au CHUA de prendre en charge durant cette échéance, dans tous les segments thérapeutiques, les quelques 1200 malades pris en charge annuellement par l'établissement». Selon nos informations, des médecins, des radiothérapeutes et des médecins oenologues, ont été déjà affectés par le ministère de la Santé et sont déjà opérationnels au niveau du CHUA. Cependant, présentant un intérêt particulier pour nos partenaires outre Méditerranée, le centre de lutte contre le cancer, a fait l'objet de contacts, entre le D.G. du CHUA et du D.G. du centre de Nice, M. Antoine Lacassagne, pour l'éventualité de mise en place d'une convention de coopération dans la recherche scientifique sur le cancer, dans les domaines de l'organisation des soins médicaux spécialisés, dans l'élaboration et l'évaluation des protocoles thérapeutiques, dans le domaine de la gestion et surtout, celui sensible de la maintenance des équipements sophistiqués et de la radioprotection, entre autres.

 A n'en point douter le ministère de la Santé donnera son aval, au vu des récentes rencontres entre le ministre de la Santé M. Barkat et celui de l'Energie M. Chakib à l'occasion de journées d'étude organisées au commissariat national à l'énergie atomique, durant lesquelles ils avaient mis en place les protocoles de coopération pour l'utilisation de l'énergie nucléaire en médecine, destinées particulièrement au bon fonctionnement des centres de radiothérapie.