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La crise du transport semble s'installer à Oran Est, où les habitants des
quartiers de Haï Es-Sabah, Haï En-Nour et Haï El-Yasmine, entre autres,
trouvent d'énormes difficultés pour se déplacer en particulier durant les
heures de pointe. Se rendre au centre-ville ou à Oran Ouest devient de plus en
plus compliqué pour les citoyens de cette zone, qui enregistre une explosion
démographique en raison du relogement de milliers de familles (logements
socio-locatifs, LSP, AADL, promotionnels, logements de fonction...).
Cette situation commence à exaspérer les citoyens, surtout les travailleurs dont nombreux sont contraints de sortir tôt le matin pour prendre le bus. Il est quasiment impossible de trouver une place assise dans un bus aux heures de pointe. Les citoyens sont tassés comme des sardines par des receveurs avides par l'appât du gain. Certes, l'explosion démographique et urbanistique dans cette zone est pour quelque chose dans cette crise du transport, mais il y a aussi l'anarchie dans les lignes de transport qui est pointée du doigt. Avec le relogement de milliers de familles à Haï Yasmine, Haï En-Nour et Haï Es-Sabah, ainsi que l'attribution des 11.000 logements de formule LSP et près de 5.000 logements de formule location-vente, cette partie de la ville semble suffoquer sous le poids de ces vagues humaines successives. La dernière opération de relogement des familles sinistrées destinée à résorber l'habitat précaire a été la goutte de trop. La crise du transport s'est ainsi accentuée ces dernières semaines, provoquant le mécontentement des usagers. Pour de nombreuses personnes, cette anarchie est liée au défaut d'un véritable plan de circulation permettant d'identifier les besoins réels en matière de transport exprimés par cette zone. Les usagers se disent las de se réveiller quotidiennement à 6h30 du matin pour se rendre au travail. Ils soutiennent que la révision du plan de la circulation est nécessaire pour mettre un terme à cette crise qui se complique de jour en jour. Autre cause de cette crise de transport, les travaux du tramway entamés il y a trois mois au quartier de l'USTO et sur la route reliant le rond-point Dar El-Beïda à celui de la cité Djamel. Certains usagers qui avaient pris l'habitude de recourir à la ligne 2 pour éviter les embouteillages de l'avenue d'Arcole et de la rue Larbi Ben M'hidi, rencontrent aujourd'hui d'énormes difficultés sur ce trajet. «C'est de plus en plus insupportable», résume cet usager coincé comme tous les jours dans une effroyable circulation. Des embouteillages monstres, des véhicules qui se disputent sauvagement les rares couloirs et des fermetures intempestives de cet axe routier sont en train de devenir un lot de tracasseries quotidien pour les usagers. «Vingt minutes et parfois une demi-heure pour rallier Dar El-Beïda à partir du rond-point Es-Sabah. C'est vraiment aberrant», lâche, l'air épuisé, ce jeune homme. Du côté des transporteurs, le responsable du bureau d'Oran du Syndicat national des taxis et du transport des voyageurs et de marchandises (SNTT) estime que cette crise est due à une désorganisation des lignes urbaines dans cette zone de la ville. Il préconise la mise en place dans les plus brefs délais d'un nouveau plan de transport, étant donné que l'actuel, en vigueur depuis 2003, est dépassé et montre de nombreuses lacunes. «Il existe de nombreuses lignes urbaines desservant cette zone (11, 51, 2, 103 et 102), mais la crise s'accentue de jour en jour en raison de l'absence d'un plan de transport actualisé», estime notre interlocuteur. Il annonce, sur sa lancée, le renforcement des deux lignes urbaines, les 103 et 81, avec de nouveaux bus pour répondre aux besoins croissants de la population. Le syndicaliste précise toutefois que la ligne expérimentale 81 reste boudée par les transporteurs. Un seul opérateur active actuellement sur cette ligne. La cause, selon notre source, est un chevauchement avec l'ancienne ligne 51. |
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