![]() ![]() ![]() ![]() «L'idée de créer une communauté économique maghrébine est en train de
faire son chemin». C'est ce qu'a annoncé, lundi, le ministre des Affaires
étrangères, M. Mourad Medelci. Invité de l'émission «Questions d'Actu» de la
chaîne Canal Algérie, le chef de la diplomatie algérienne, en réponse à une
question inhérente à l'Union du Maghreb arabe (UMA), a en outre rappelé que
lors de la dernière réunion de Tripoli, qui a regroupé les ministres des
Affaires étrangères, les pays de l'UMA se sont également mis d'accord sur la mise
en place prochaine d'une banque maghrébine de l'investissement et du commerce
extérieur.
Abordant les relations algéro-françaises, M. Medelci a indiqué qu'il s'agit de relations d'intérêts. «Nous avons des intérêts économiques dans différents domaines avec la France et il y a aussi notre communauté qui a besoin d'améliorer encore plus les conditions d'existence qui sont siennes dans ce pays». Il a ajouté que beaucoup de questions liées notamment à l'investissement français en Algérie et les essais nucléaires français dans le Sahara algérien font l'objet de groupes de travail conjoints, espérant que ces groupes de travail puissent réaliser des avancées avant la visite du ministre français des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, à Alger dans les semaines à venir. D'autre part, en réponse à la question liée à la situation au Sahel, Medelci a souligné que la solution à la situation dans cette région se trouve entre les mains des gouvernements et des populations des pays de la région. «Nous devons faire en sorte que les pays du Sahel gèrent leurs problèmes eux-mêmes», a déclaré M. Medelci. Et d'ajouter que la solution aux problèmes de cette région passe par la stabilisation des populations en leur garantissant des conditions de vie plus décentes, rappelant, à cet égard, les efforts de l'Algérie pour le développement de ses zones frontalières. Medelci a précisé que l'Algérie n'a aucun problème avec aucun pays africain quel qu'il soit et chaque année apporte son lot d'avancées sur le plan de la coopération bilatérale avec beaucoup de pays africains et en particulier avec ceux du Maghreb et du Sahel. Evoquant la situation en Afrique, le ministre a fait remarquer que le continent a connu des avancées considérables durant la dernière décennie, notamment après le lancement du NEPAD, soulignant que grâce à cette initiative l'Afrique a des projets de coopération et de collaboration avec l'Europe, la Chine, l'Inde et la Turquie. Medelci a d'autre part réitéré les positions algériennes concernant la question du Sahara Occidental, réaffirmant que cette question est un «vrai problème de décolonisation», insistant que «tant que la possibilité n'a pas été donnée au peuple sahraoui de s'exprimer sur son avenir, le problème restera». Dans ce contexte, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que l'espoir est encore intact de voir cette question se traiter à un niveau politique. Interrogé sur la résolution 1904 adoptée récemment par le Conseil de sécurité de l'ONU sur proposition algérienne incriminant le payement des rançons aux preneurs d'otages, M. Medelci a souligné que l'argent est un élément «extrêmement important» dans le développement du terrorisme. «Lorsque nous travaillons sur le tarissement des sources de financement de ce fléau nous travaillons au tarissement du terrorisme lui-même», a-t-il expliqué. Le ministre a indiqué que l'effort de l'Algérie va se poursuivre pour que cette proposition soit adoptée au niveau de l'Assemblée générale de l'ONU. Au sujet de la réforme du Conseil de sécurité, il a précisé que la position de l'Afrique, basée sur un constat d'injustice, est de permettre au continent d'avoir 2 sièges permanents et 5 autres non permanents au niveau de ce Conseil. A propos du sommet de Copenhague sur les changements climatiques, Medelci a indiqué que l'Algérie, en étant concernée par ce phénomène, l'a inscrit au portail de ses priorités. Le ministre est également revenu sur sa visite effectuée dernièrement aux Etats-Unis, indiquant qu'elle a été occasion pour évaluer la coopération bilatérale économique et commerciale, précisant que le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 20 milliards de dollars. Au plan régional et abordant l'Union pour la Méditerranée (UPM), il a indiqué que l'Algérie a toujours encouragé la réalisation de projets concrets dans l'espace sous-régional dans l'intérêt des populations et de la région de la Méditerranée, exprimant le voeu qu'en 2010 un certain nombre de projets puissent voir le jour dans ce cadre. Interrogé enfin sur le Conseil consultatif de la communauté algérienne établie à l'étranger, le ministre a affirmé que la création de ce Conseil va donner une opportunité remarquable aux membres de la communauté de s'exprimer et d'apporter des solutions à leurs problèmes et contribuer ainsi au développement du pays. |
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