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Education: Le recours à la grève n'est pas exclu

par Moufida R.

Une crise latente couve entre les syndicats autonomes et le ministère de l'Education depuis le début du mois de janvier. La cause : la commission ad hoc ayant pour mission de traiter le dossier du régime indemnitaire, composée de représentants du ministère de tutelle, de la direction générale de la fonction publique et du ministère des Finances, travaille sans les représentants des syndicats autonomes et « dans une totale opacité ».

 C'est ce qui ressort en substance de l'entretien que nous avons eu hier avec le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi, qui affichait une mine circonspecte quant au sort des revendications contenues dans le rapport élaboré par l'une des trois commissions (régime indemnitaire, médecine du travail et gestion des oeuvres sociales) ayant été installées suite à la grève des enseignants de trois semaines du mois de novembre dernier. Notre interlocuteur nous a révélé que « cette commission ad hoc se réunira en début de cette semaine, mais nous ne sommes pas satisfaits du déroulement des événements, vu que nous ne sommes pas tenus informés de ce qui se passe et de ce qui sera retenu du rapport auquel nous avons participé avec l'Unpef ». Il ajoutera : « Nous continuons à être marginalisés et la base commence à s'impatienter. Il y a une méfiance vis-à-vis de cette commission. Nous sommes inquiets et, sincèrement, les enseignants se demandent réellement si le ministère de l'Education a l'intention de concrétiser nos revendications ».

 « A chaque fois, enchaîne-t-il, qu'on demande des explications, on nous renvoie vers le Premier ministre qui doit négocier avec le ministre de l'Education. On nous a assurés que le rapport sur le régime indemnitaire est sur le bureau d'Ouyahia et que les parties impliquées dans ce dossier travaillent d'arrache-pied. Mais parallèlement, on nous dit que ce sont des réunions techniques. Mais nous, nous avons des comptes à rendre aux enseignants qui ne sont pas du tout rassurés». Et de conclure : «Sur le terrain, l'inquiétude se fait sentir de plus en plus.

 Nous sommes en contact permanent avec l'Unpef avec qui nous avons initié la grève de trois semaines. Le moral n'est pas au beau fixe et le recours à une nouvelle grève nationale n'est pas exclu ». A ce sujet, les soubresauts qui secouent le secteur de l'éducation n'ont pas fini de faire des émules.

 Même du côté de l'UGTA, la contestation gronde. Dans certaines wilayas, l'administration est vouée aux gémonies, comme à Tizi Ouzou où les écoles, a-t-on appris, seront paralysées aujourd'hui et demain, et ce suite à l'appel du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation affilié à l'UGTA.

 Cette action de protestation sera déclenchée pour «la régularisation de la situation administrative et financière des enseignants », note le SETE, qui dénonce «la non-tenue des promesses concernant la régularisation de toutes les situations des travailleurs malgré les assurances données par les pouvoir publics, tant au niveau local que national, pour l'assainissement de la situation financière des travailleurs avant le 31 décembre 2009». Pour rappel, le rapport de la commission ad hoc sur le régime indemnitaire sera rendu public d'ici à la fin du mois en cours, ou au plus tard début février.