D'année en année, la courbe de la croissance de la production agricole dans la wilaya de Aïn Defla n'a pas cessé d'accuser une orientation d'ascendance en dehors des quelques accidents dus surtout à des accidents climatiques tels que des vents chauds qui ont perturbé parfois sévèrement le cycle végétal ou bien une forte humidité qui a favorisé des attaques du «milieu». Pour l'année 2009 toutes les conditions se sont trouvées réunies pour renforcer la production dans les filières les plus stratégiques, ce qui a permis non seulement d'atteindre mais souvent de dépasser les objectifs inscrits dans les contrats de performance. Parmi ces conditions favorables il y a lieu de noter une bonne pluviométrie: il a plu durant la saison agricole 32 journées totalisant 294,4 mm soit 82 mm de plus que l'année précédente. Des pluies bien réparties qui ont coïncidé avec les périodes de semis et de plantation notamment pour la pomme de terre de saison.

Ce qui est à noter aussi, c'est que le cycle végétal n'a pas souffert des gelées puisqu'il n'a été enregistré que 8 jours en décembre et 1 journée seulement en Janvier. Ces résultats de fortes croissances de la production en 2009 ont été induits par «une mobilisation de la logistique des différents acteurs, une mise en synergie (actions couvergentes des moyens disponibles) des interventions, un accroissement de l'irrigation d'appoint, un engouement plus accru pour la céréaliculture de la part des agriculteurs, le secteur de l'agriculture qui de par une organisation plus cohérente est arrivé à générer une sorte de consensus suscitant une adhésion plus grande autour du développement de la vocation, de plus en plus affirmée, agricole de la wilaya de Aïn Defla. Quant aux résultats, les chiffres parlent d'eux-mêmes: il a été récolté plus de 190.000 T de céréales dont 9500 T de semences, plus de 474.000 T de pommes de terre dont 68.000 T de semences équivalant à 128% du contrat de performance (C.P), quelques 5275 T de légumes secs soit 88% du CP, objectif non atteint à cause du manque de disponibilité des semences a-t-on appris. La production laitière a atteint plus de 60 millions de litres soit 108% du contrat de performance, 108% aussi des résultats de l'oléiculture qui a produit plus de 7000 T dont 3600 T destinées à la production de l'huile d'olives. Il a été produit aussi durant l'année 2009 quelques 60 millions d'oeufs soit 120% de l'objectif fixé par le contrat de production.

Cependant, la production des viandes n'a atteint que 16.396 tonnes. Cette faiblesse de la production de viande rouge surtout a pour causes un cheptel bovin composé d'espèce non destinée à produire des viandes, les cultures fouragères insuffisantes.

 Pour ce qui est de l'année agricole 2010, les orientations obéissent aux principes édictées par le schéma directeur de développement agricole qui clarifie les orientations générales en la matière et les axes stratégiques, «un schéma qui constitue l'instrument de planification et de référence pour la mise en oeuvre de la politique du renouveau de l'économie agricole à l'échelle de la wilaya mais aussi à l'échelle nationale» indique le responsable du secteur de l'agriculture Mr Achour Merezgua.

Les missions sont assignées et définies pour chacune des 5 filières prioritaires à savoir la céréaliculture avec une lutte plus accrue contre les plantes sauvages qui gênent la racine cultivée, la fertilisation, l'engraissement, une mécanisation plus étendue des semis et l'irrigation d'appoint pour compenser les éventuelles baisses de la pluviométrie ou autres accidents climatiques. Pour ce qui est de la culture de la pomme de terre, il s'agira de poursuivre les efforts d'amélioration de la productivité, de pérenniser et réussir le programme de semences.

 Pour accroître la production laitière, indique-t-on les opérations prévues sont de développer les cultures fourragères (le vert surtout) ainsi que l'élevage de campagne, les races locales, surtout mieux adaptées à l'environnement et au climat, la réhabilitation des étables délaissées depuis des décades et qui tombent en ruines, repeuplement du cheptel et une densification du réseau de collecte du lait cru.

 L'olivier qui est un arbre ancestral dans la région bénéficie lui aussi de l'attention des responsables du secteur par un choix variétal meilleur, de nouvelles plantations et la formation pour une meilleure maîtrise des techniques de conduite et de production. L'eau étant une source de richesse capitale, «le secteur s'attèle à poursuivre le programme de développement de la petite et moyenne hydraulique par une introduction plus accrue des techniques à même d'éviter tout gaspillage de cette ressource vitale et stratégique, «indique le responsable du secteur.

 Pour l'année agricole en cours on spécule sur la production de 170.000 T de céréales, 385.000 T de pommes de terre, 66 millions de litres de lait, 20160 T de viandes rouges et blanches et 7400 T d'olives.

 Par ailleurs, au niveau du secteur, on reste conscient que la concrétisation des objectifs de développement agricole durable reste liée à l'implication voire l'engagement concret des collectivités locales, la protection plus que jamais indispensable voire vitale des terres agricoles, la promotion des formes de partenariat et la formation professionnelle ainsi que la consolidation et le maintien de la dynamique d'encadrement mise en oeuvre durant la campagne précédente et qui a fait ses preuves sur le terrain.