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L'Arba: Un quartier pas comme les autres

par Tahar Mansour

L'un des plus anciens quartiers de L'Arba, datant de 1957 après que ceux qui habitaient la montagne avoisinante aient fui l'enfer de la soldatesque française.

Ils étaient quelques familles à avoir construit des baraques, derrière l'oued qui les sépare de la ville. La vie se passa avec des hauts et des bas jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. Tous les espoirs étaient permis à partir de là et, surtout, après la visite incognito de feu le président Houari Boumediene.

 Mais rien ne changea car il y avait trop à faire ailleurs. Puis petit à petit, les enfants grandirent et chacun essaya tant bien que mal à construire une habitation plus digne. Elles sont maintenant environ 200 familles à y habiter, des magasins ont été ouverts, le réseau d'assainissement et celui de l'AEP ont été installés et l'électricité a remplacé le quinquet et les lampes-tempête. Mais le reste n'a pas suivi.

 Les différentes APC qui se sont succédées ont promis monts et merveilles mais, ne voyant rien venir, les citoyens ont commencé à frapper à toutes les portes. Ainsi, ni le gaz de ville, ni le goudron ne sont arrivés jusqu'à eux et les nids-de-poule sont devenus de véritables cratères qui gardent de l'eau de pluie des jours durant. D'ailleurs la différence est frappante dès qu'on s'engage sur le pont qui surplombe l'oued Gh'rora, seule issue pour ce quartier: d'un côté, c'est le goudron, les trottoirs bien faits, le gaz de ville et tout ce qu'il faut pour une vie tranquille et, de l'autre, c'est un chemin en terre battue, des restes de bicoques datant de l'ère coloniale, des flaques d'eau boueuse qui n'attendent que le canard pour y barboter et, la nuit venue, la peur d'une incursion de sangliers qui se dirigent vers l'Oued Djemaa à quelques deux cents mètres de là. Nos interlocuteurs affirment que les chauffeurs de taxis refusent d'aller plus loin et que plusieurs personnes malades ont été obligées de se traîner jusqu'au pont ou y être portées.

 En plus de tout cela, les élèves qui se rendent à l'école, ni trop près ni trop loin, longent la berge de l'oued fort dangereusement, empruntant une piste d'à peine un demi-mètre de large. Les parents ne peuvent les surveiller tout le temps pour les obliger à emprunter la route normale, longue d'à peine 500 m et demandent à ce qu'une passerelle soit construite à travers l'oued ou qu'un grillage soit placé le long de la berge pour éviter les chutes. Les citoyens de ce quartier rappellent aussi qu'il n'existe aucune aire de jeux pour les enfants qui ne trouvent que les chemins qui sillonnent le quartier, avec tous les dangers qui s'y trouvent et en incommodant les voisins avec leurs cris. Nous nous sommes ensuite rapprochés de M. Abdenour Remili, le P/APC de L'Arba qui nous a affirmé que toutes les doléances des habitants sont prises en considération et qu'il n'attend que le début des travaux de raccordement en gaz naturel, objet d'une proposition qui a été acceptée par les autorités compétentes et qui sera lancée dans peu de temps. «Aussitôt après, nous engagerons les travaux de goudronnage des routes, de la réfection des trottoirs et des autres infrastructures nécessaires à l'amélioration du cadre de vie des habitants» a-t-il tenu à préciser. Même pour les enfants qui longent la berge de l'oued, le P/APC rassure les habitants et leur promet d'étudier la possibilité d'installer une passerelle.