La biotechnologie fait ses pas dans nos universités. Il s'agit, en fait,
de développement de méthodes biologiques modernes qui apporteront des
changements dans le domaine de la santé, de l'alimentation et de l'agriculture.
Pour débattre de la biotechnologie, devenue une tendance mondiale, le
département de biotechnologie de l'université d'Es-Sénia Oran organisera, du 26
au 29 avril prochain, un colloque international sur le thème de Start-up et
biotechnologie au complexe touristique les Andalouses. Cette manifestation
scientifique d'envergure mondiale, organisée en partenariat avec l'Association
des compétences algériennes (ACA) et en collaboration avec la direction
générale de la Recherche scientifique et du Développement technologique, verra
la participation de sommités mondiales connues par leurs recherches et travaux
dans ce domaine. Du côté algérien, cette rencontre sera encadrée par les deux
docteurs, installés au Canada et aux Etats-Unis, M. Mehtali Madjid et Chenna
Ahmed. Du côté étranger, c'est le professeur Nancy Karanja de l'Unesco qui va
rehausser par sa présence cette rencontre, ainsi que le professeur Clive James.
Durant quatre jours, ces chercheurs et universitaires vont parler de la
biotechnologie et des évolutions qu'a connues ce domaine et qui ont contribué à
des changements profonds dans la vie des populations. Quelque 300 participants
vont prendre part à cet évènement, venus de 30 pays étrangers. Le chef du
département de biotechnologie de l'université d'Oran, le docteur Baba Ahmed,
explique, concernant les avantages de la biotechnologie, que cette science
«permet de mettre sur le marché une nouvelle génération de produits à forte
valeur ajoutée et aussi la création d'emplois, ainsi que la mise à la
disposition de substances stratégiques fortement demandées». Par la place
privilégiée qu'occupent actuellement les biotechnologies dans les systèmes de
recherche dans le monde, des programmes nationaux ont été mis en place par la
plupart des pays industrialisés dans le seul but d'intégrer les biotechnologies
dans l'industrie, ceci vu l'impact et les retombées de cette technique dans les
domaines de l'agriculture, de la santé et de l'environnement. La possibilité
clairement démontrée de concevoir des systèmes de production biologique selon
des schémas rationnels est l'une des raisons de l'intérêt porté aux
biotechnologies par les pouvoirs publics, les entreprises et les milieux
financiers de la plupart de ces pays tels que la France, l'Allemagne, la
Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, ils se sont créés de nombreux centres de
biotechnologie, structures d'interface qui favorisent la mobilité des
chercheurs entre les universités et les entreprises.
Pour l'histoire, «c'est à partir
du milieu du XXe siècle que les progrès de la biologie fondamentale ont
approfondi la connaissance du métabolisme des cellules vivantes et permis la
maîtrise croissante de leur fonctionnement. L'utilisation des méthodes de la
biologie dite ?moléculaire' contribue à donner aux biotechnologies les
caractéristiques de ces ?technologies du futur' capables, au même titre que la
micro-informatique et la robotique, de transformer à terme la vie des individus.
Le potentiel de développement des méthodes biologiques modernes annonce des
changements majeurs dans les domaines du médicament et de la santé, de
l'alimentation et dans l'agriculture. Les biotechnologies apportent des
éléments de réponse à quelques-uns des grands problèmes de notre planète: la
malnutrition, la maladie, le coût de l'énergie, la pollution. En fait,
l'utilisation des potentialités du monde vivant n'en est qu'à ses débuts.
L'ensemble extrêmement riche et varié des micro-organismes et des cellules
animales et végétales constitue un réservoir extraordinaire d'acteurs
susceptibles de contribuer à la mise en oeuvre de procédés industriels
nouveaux. Le passage au stade de l'application industrielle est assuré par une
série de travaux multidisciplinaires, regroupés sous les vocables de ?génie
microbiologique' et ?génie enzymatique', destinés à placer les souches de
micro-organismes ou de cellules dans des conditions telles qu'elles puissent
exprimer au mieux les caractéristiques recherchées».