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Bouarfa: Le casse-tête des bidonvilles

par T. Mansour

Alors que le programme présidentiel préconise une résorption totale de l'habitat précaire à travers le territoire national en lui réservant un quota appréciable de logements inscrits dans les différents plans, la commune rurale de Bouarfa vient de recenser 240 habitations précaires sur son territoire. Ainsi, le P/APC, M.Mahmoud Belazout, affirme que 7 familles habitent sous le pont de l'autoroute Est-Ouest situé dans la commune de Bouarfa, haï Driouche et Haî Erraml, les lits des oueds Sidi EL-Kébir et Chiffa, les berges de tous les cours d'eau, partout où les citoyens ont pu installer une baraque, ils l'ont fait. Les habitants de ces bidonvilles sont pour la plupart des citoyens qui ont fui l'enfer terroriste durant la décennie noire et viennent essentiellement de la wilaya limitrophe de Médéa, alors que d'autres sont originaires des wilayas de Batna, Tissemsilt ou Ain Defla. Le même responsable déclare qu'il ne sera pas aisé de reloger toutes ces familles surtout que les demandes des citoyens originaires de Bouarfa ont dépassé les 3500. Mais, et afin de découvrir ceux qui ont déjà bénéficié d'un recasement ou d'un logement social ailleurs, les services concernés ont initié des enquêtes approfondies dans toutes les directions. D'ailleurs, d'après certaines déclarations, le nombre de recasements pourrait être ramené à environ 150 car plusieurs cas ont été découverts, dont des citoyens ayant déjà bénéficié de logements, d'autres ont bénéficié de l'aide pour le logement rural alors que certains possèdent un terrain sur lequel ils peuvent ériger une habitation. En toute et dans le sillage de la mise à nu de l'immense trafic qui concerne les habitations précaires, nous apprenons que l'APC vient de détruire huit constructions en tôle dont les propriétaires, bien que leurs noms existent, n'y ont jamais mis les pieds. Les recherches entreprises aussitôt ont fait découvrir que quelques uns avaient construit d'autres baraques de fortunes à Maramane alors que certains étaient propriétaires de logements décents et l'un d'eux aurait même une villa à Béni tamou. Ainsi, et comme partout ailleurs, certains citoyens profitent des dispositions sociales contenues dans le programme présidentiel, surtout en matière de logement, pour tenter de s'enrichir en s'appropriant de manière illicite des biens destinés à leurs concitoyens démunis. Les responsables, à tous les niveaux, ont donc la lourde responsabilité morale de barrer la route à ces requins et de ne faire bénéficier que ceux qui sont vraiment dans le besoin.