Les adjoints de l'Education nationale veulent reprendre le chemin de la
contestation. A l'issue d'une rencontre régionale tenue samedi à Oran, les
coordinateurs de wilaya affiliés au Syndicat national des travailleurs de
l'Education (SNTE) aile Boudjenah ont menacé de lancer une grève nationale
illimitée à partir de la semaine prochaine si la tutelle continue de faire la
sourde oreille à leurs «légitimes revendications». Une réunion entre les
syndicalistes et les responsables du ministère est annoncée pour cette semaine.
Le résultat de cette rencontre devra déterminer l'avenir du mouvement de
contestation. La revendication essentielle des adjoints de l'Education
nationale reste la révision du statut particulier avec une classification de ce
corps à la catégorie 10 au lieu de 7 actuellement et le droit à la promotion au
poste de surveillant général. Ils réclament également une réduction du volume
horaire actuellement de 36 heures par semaine à 28 heures, l'ouverture de cycle
de formation pour le recyclage et la suppression de la permanence des vacances
scolaires. Ils réclament aussi la réintégration des adjoints de l'Education
retenus en mars dernier dans les listes d'aptitude pour bénéficier de promotion
au poste de surveillant général.
Les dossiers des concernés ont
été rejetés par l'administration le 13 octobre dernier. Les adjoints de
l'Education avait organisé les 16, 17, 18 et 19 novembre dernier une grève
nationale pour exiger la satisfaction de ces revendications. Deux mois après,
les doléances des concernés ne sont toujours pas prises en charge par le
gouvernement. Le ministre de l'Education nationale avait d'ailleurs opposé un
non catégorique aux concernés. Il avait soutenu que le statut particulier ne
sera ni revu ni corrigé tout en ajoutant que ce corps devrait profiter
d'avantages dans le cadre du régime indemnitaire. Le dossier du régime
indemnitaire des adjoints de l'Education sera ouvert après adoption des statuts
des différents secteurs de la fonction publique, conformément à la décision du
gouvernement. La loi va «accorder aux adjoints plusieurs privilèges», a assuré
le ministre, avant de préciser que la promotion de cette catégorie «est
tributaire» de la formation nécessaire qu'ils doivent recevoir dans le cadre de
la réforme du système éducatif. Les syndicalistes restent toutefois sceptiques.
Ils s'interrogent surtout sur la nature des privilèges promis par la tutelle
alors que les adjoints ont été classés au bas de l'échelle des travailleurs de
l'Education. Le secteur de l'Education nationale compte quelque 80.000 adjoints
de l'éducation.