Le tribunal
criminel d'Oran a condamné, hier, à la réclusion à perpétuité l'auteur d'un
double meurtre, dont furent victimes deux frères, le 5 novembre 2008, au
bidonville dit Douar Chekloua. L'accusé répondant aux initiales de R.A
encourait la peine capitale, châtiment requis contre lui par l'avocat général
au regard de «la barbarie et de la férocité» de son acte qui coûta, d'un seul
trait, la vie à deux jeunes frères sur les corps desquels les médecins légistes
relevèrent les traces de 140 coups de couteau. Après avoir accompli son double
forfait, l'accusé prit la voiture de ses victimes, laissant celles-ci, corps
entassés l'un sur l'autre et gisant dans une marre de sang à même le sol. Le
meurtrier se rendit à Hassi Mafssoukh, où, tôt le matin, il prit un bain dans
un hammam, pour se laver du sang de ses victimes. Mais il ne pouvait pas se
laver de son acte criminel qui anéantit deux âmes à la fois. Et il fut
identifié et arrêté le lendemain par les gendarmes, qui s'étaient mis sur ses
traces après la découverte des cadavres des deux victimes et la plainte déposée
par leur famille. Hier, la défense a évoqué «la légitime défense», expliquant
l'acte de son mandant comme étant une «riposte à l'agression des deux frères
qui voulaient attenter à sa pudeur par la violence», et ce en basant leur
plaidoirie sur «les déclarations invariantes» de l'accusé selon lesquelles
celui-ci fut invité par les deux frères à partager quelques bouteilles de vin
avant de tenter d'abuser de lui.