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Ce dimanche, la CAN entamera sa 27e édition depuis sa création en 1957,
un événement devenu au fil des éditions une passion dévorante pour tout un
continent et un marché pour les recruteurs.
Retour sur une histoire qui dure depuis plus de 50 ans. Le Soudan, premier lauréat C'est en juin 1956, à l'hôtel Avenida de Lisbonne (Portugal), qu'en marge du congrès de la FIFA, des responsables du football de trois pays africains : les Egyptiens Abdelaziz Abdallah Salem, Mohamed Latif et Youssef Mohamed, les Soudanais Abdel Halim Mohamed, Abdel Rahim Shaddad, Bédawi Mohamed Ali et le Sud-Africain d'origine britannique Fedd.W. Fell, évoquent l'idée d'une compétition continentale. Il leur fallait néanmoins un socle pour réaliser leur rêve, d'où la création de la Confédération africaine de football (CAF) en 1957, qui organisa la première CAN au Soudan. Copiée sur le modèle de la Copa America, l'édition de Khartoum en 1957, première du genre, ne fut animée que par trois équipes. Et pour cause, la colonisation battait encore son plein en terre d'Afrique et seuls quelques Etats pouvaient prendre part à la compétition. Ces trois nations étaient le Soudan, l'Ethiopie et l'Egypte, alors que l'Afrique du Sud s'était désistée suite au refus du régime de l'Apartheid de présenter une équipe multiraciale, comme demandé par les autres participants. Et ce fut l'Egypte qui eut l'insigne honneur de remporter le premier trophée. Deux ans plus tard (22 au 29 mai 1959), c'est en République Arabe Unie (nom issu de la fusion de l'Egypte et de la Syrie) que la seconde édition se déroule, toujours avec les mêmes équipes du tournoi de Khartoum. Le pays organisateur, au sein duquel aucun joueur de la Syrie ne figure, remporte son second trophée après avoir disposé de l'Ethiopie (4-0) et du Soudan (2-1), dans un mini-championnat. Trois ans plus tard (14-21 janvier 62), deux nouveaux pays disputent pour la première fois la CAN, la Tunisie et l'Ouganda, qui se déroule en Ethiopie. Alors qu'un nombre record de participants était attendu (la plupart des Etats africains ont accédé à l'indépendance), ce ne sont finalement que quatre pays qui se retrouvent à Addis-Abeba, le Soudan ayant déclaré forfait pour cette édition. Les Ethiopiens avec un précieux atout, l'altitude, succèdent au palmarès à l'Egypte. De 1963 à 1968, le Ghana se révèle La quatrième édition (24 novembre-1er décembre) au Ghana verra la participation de six équipes réparties en deux groupes à Accra et Kumasi et c'est le pays organisateur qui se révèle en remportant le trophée aux dépens du Soudan, défait en finale sur le score sans appel de 3-0. En 1965, les Black Stars, sur leur lancée, récidivent en Tunisie lors de la cinquième édition. Les Ghanéens, impressionnants, écrasent tout sur leur chemin pour s'approprier le trophée aux dépens de la Tunisie battue en finale (3-2). La suprématie ghanéenne sera remise en cause lors de la 6e édition qu'accueille l'Ethiopie pour la seconde fois, avec la présence de l'Algérie qui fait ses premiers pas dans cette compétition. Les Verts ne feront pas long feu et repartent de la CAN 1968 avec deux défaites, contre l'Ethiopie (1-3, but de Boualem Amirouche) et contre la Côte-d'Ivoire (0-3) et une victoire (4-0) sur l'Ouganda (triplé de Hassen Lalmas et but de Mokhtar Khalem). En finale, les Black Stars ont vu leur rêve de brandir le trophée pour la troisième fois consécutive s'évaporer sur un but de l'avant-centre congolais Kalala. De 1972 à 1980, le Congo, le Zaïre et le Maroc s'illustrent On est en 1972 : toute l'Afrique a les regards tournés vers le Cameroun, terre d'accueil de la 8e édition de la CAN, où huit nations ont pris part à cette édition. Le Cameroun, fort de ses professionnels (Tokoto et Joseph), se montre ambitieux. Tout comme le Mali qui dispose d'un redoutable arsenal avec Salif Keita (Ballon d'Or africain en 1970), Fantamady Keita (qui terminera meilleur buteur du tournoi avec 5 buts). Mais c'est le Congo de François Mpelé qui va créer la sensation, en battant le Cameroun en demi-finale (1-0), puis le Mali en finale (3-2), finale arbitrée magistralement par l'Algérien Mohamed Aouissi. Après le Cameroun, c'est l'Egypte qui s'est vu offrir l'organisation de cette 9e édition de la CAN en 1974. Les paris étaient ouverts mais le dernier mot est revenu au Zaïre qui surprend en finale la Zambie grâce à sa star Mulumba Ndaye. 1976, la Coupe d'Afrique des nations retourne dix-neuf ans plus tard au Soudan, qui atterrit pour la première fois de son histoire dans un pays du Maghreb, soit le Maroc, grâce à Ahmed Faras, révélation de cette CAN et Ballon d'Or africain. 1978, le Ghana, au bord de l'insurrection, reçoit l'élite du football africain lors de la 11e édition. Tous les moyens sont mis en oeuvre pour décrocher le troisième trophée. Ce qui fut fait avec ce sacre en finale face à l'Ouganda. En 1980, le Nigéria accueille la 12e édition. En quittant la scène dès le premier tour, le Ghana laisse sa succession ouverte. Les prétendants sont les trois sélections du Nord (Algérie, Egypte et Maroc) qui accèdent en demi-finale avec le pays hôte. En finale, le Nigéria, transfiguré et bonifié, domine nettement (3-0) les Fennecs d'Algérie, intimidés par le public agressif du stade de Surulere. De 1982 à 1996 : le Ghana, la preuve par quatre 1982, plein feux sur la Libye dont la sélection nationale n'a jamais participé à la CAN. Le tableau des qualifiés pour cette édition est relevé par la présence de deux mondialistes, l'Algérie et le Cameroun, considérés comme les favoris. Mais ce sera la Libye et le Ghana qui a éliminé l'Algérie qui animèrent la finale remportée par les Ghanéens aux tirs au but (7 à 6). Le Black Star est quadruple champion d'Afrique. 1984. La Côte d'Ivoire remplace le Malawi au pied levé pour organiser la 14e édition. Les professionnels évoluant en Europe sont venus très nombreux renforcer leurs sélections. Le Cameroun, douze ans après son échec à domicile, s'impose avec une équipe bien partie pour faire long feu et faire parler d'elle. 1986. Pour la troisième fois, l'Egypte accueille la compétition. L'Algérie, qualifiée au Mondial mexicain, sort par la petite porte sans avoir gagné la moindre rencontre, contrairement aux Pharaons qui remportent dans la douleur leur troisième sacre aux tirs au but (5-4). Deux ans plus tard, soit en 1988, la CAN se déroule au Maroc après la défection de la Zambie. La finale sera la réplique de l'affiche de 1984. Le Nigéria et le Cameroun, qui ont respectivement sorti l'Algérie et le Maroc, se propulsent en finale. Le Cameroun, finaliste pour la troisième fois d'affilée, va s'adjuger le trophée grâce à un penalty de Kundé. Les Fennecs raflent la 3e place au Marocains dans les tirs au but. L'Algérie entre dans l'histoire Ce n'est qu'en 1990 que l'Algérie obtient l'organisation de la phase finale de la CAN. Un grand Madjer et un Menad prolifique donneront alors de la joie au public algérien. L'Algérie, qui cartonne d'entrée face au Nigéria (5-1), annonce ses ambitions et atteint la finale face à ce dernier adversaire qui oppose une vive résistance, avant de plier sur un but de Chérif Oudjani, l'un des rares professionnels appelés par Kermali. Le Nigéria marque son territoire L'édition sénégalaise de la CAN en 1992, la 18e du genre, marque une certaine rupture dans la formule de la compétition. Le nombre d'équipes passe de 8 à 12. Pour la première fois, la Côte d'Ivoire, l'un des habitués de la CAN, accède à la finale qu'elle remporte face au Ghana aux tirs au but, 11 à 10. 1994 : la 19e CAN eut lieu en Tunisie. Mais, ironie du sort, le pays organisateur quitte la compétition prématurément et c'est le Nigéria qui sera sacré aux dépens la Zambie (2-1). En 1996, en Afrique du Sud, le nombre de participants à la phase finale sera réduit à quinze, le Nigéria ayant boudé la compétition. En présence de Mandela, les Bafana Bafana marquent l'histoire de la CAN. Pour leur première participation, ils sont les lauréats. La Tunisie, enfin 1998. C'est une grande première pour le Burkina Faso qui organise la 21e édition de la CAN. Le Nigéria, cinquième qualifié pour le Mondial français, a été suspendu par la CAF et n'a pas pris part aux éliminatoires. L'Algérie a perdu ses trois rencontres lors de cette édition. A force de courage, l'équipe du Burkina, sous la conduite du sorcier blanc, l'entraîneur français Philippe Troussier, va se transcender et rater de peu la finale qui va consacrer l'Egypte et son buteur Hossam Hassan (7 buts), qui se drapent d'un quatrième titre. En 2000, l'organisation de la compétition est confiée au Ghana et au Nigéria. Cette co-organisation est une première pour la CAN et dans le monde puisqu'elle arrive quatre mois avant le rendez-vous européen (Euro 2000 conjointement organisé par la Belgique et les Pays-Bas). Dès le début de la compétition, le Ghana montre ses limites, au contraire du Nigéria et du Cameroun qui ont pu atteindre la finale. Pour la troisième fois, les deux équipes disputent une finale continentale après les éditions de 1984 et de 1988 et ne seront départagées que grâce à l'épreuve des tirs au but qui va sourire aux Lions Indomptables (4-3). 2002 : la CAN sera confiée au Mali. Deux des cinq équipes appelées à prendre au mondial asiatique (Afrique du Sud, Cameroun, Nigéria, Sénégal et Tunisie) iront jusqu'en finale. Le Cameroun conservera sa couronne grâce aux tirs au but (3-2) face au Sénégal. Les Verts, quant à eux, retomberont dans leur travers en terminant derniers du groupe A avec deux défaites face au Nigéria (1-0) et au Mali (2-0) et un nul (2-2) avec le Libéria. Une édition réussie, sauf pour les pays du Nord et pour un Ghana en hibernation totale. En 2004, soit dix ans après avoir pris une claque mémorable devant leur public, les Tunisiens reprennent du poil de la bête. Cette fois, ce fut la bonne devant une foule enthousiaste dans la nouvelle arène de Radès à l'issue d'une finale cent pour cent maghrébine. L'Algérie, éliminée en quarts de finale, ne s'en remettra pas puisque elle sera absente des éditions 2006 et 2008, deux éditions remportées par l'Egypte, permettant à cette nation de prendre le large avec six titres au total, soit deux de mieux que les Camerounais. |
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