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Fini le recours systématique de la consommation de l'eau minérale conditionnée
en bouteille ? A en croire un nouveau décret qui vient d'être promulgué, l'eau
de nos robinets sera de meilleure qualité. Les contrôles seront désormais plus
rigoureux sur la qualité de l'eau potable. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia,
a signé, le 15 décembre dernier, un décret instaurant des normes plus strictes
portant sur la nature, la périodicité et les méthodes d'analyse de l'eau
destinée à la consommation des ménages. Le texte, qui vient d'être publié dans
le Journal officiel, complète la loi n° 05-12 du 4 août 2005. Les contrôles de
la qualité de l'eau seront plus draconiens sur toute la chaîne de distribution
du liquide précieux. Tous les maillons réputés sensibles doivent être passés au
crible : depuis les ouvrages et autres installations de production jusqu'aux
points de distribution, en passant par les lieux de traitement, d'adduction, de
stockage de l'eau de consommation. Les analyses des échantillons d'eaux brutes
ou traitées effectuées par tout exploitant d'un service public d'alimentation
en eau potable ou par tout utilisateur d'eaux traitées destinées à la
fabrication de denrées alimentaires, doivent être réalisées par des
laboratoires agréés conformément à la réglementation en vigueur. Les analyses
des échantillons d'eaux brutes ou traitées effectuées aux fins de contrôle par
les services relevant de l'administration chargée des ressources en eau doivent
être réalisées par des laboratoires relevant d'organismes publics, dont la
liste et les modalités d'intervention sont fixées par arrêté du ministre chargé
des Ressources en eau. Les laboratoires d'analyse sont appelés à effectuer des
contrôles portant sur la qualité physique, chimique, biologique ou
microbiologique de l'eau pour en évaluer les risques sanitaires. Les méthodes
sont désormais standardisées à la faveur dudit décret. Les laboratoires doivent
effectuer des analyses organoleptiques (couleur, odeur...), physico-chimiques
(toxicité et présence de pesticides) et bactériologiques (présence de
salmonelles, Escherichia coli et entérocoques). Les analyses à effectuer sur
les échantillons d'eaux brutes, prélevés au niveau des ouvrages et
installations de production d'eau, doivent porter sur plusieurs paramètres. Le
décret codifie également les analyses à effectuer sur les échantillons d'eaux
destinées à la fabrication de denrées alimentaires. La périodicité des analyses
à effectuer sur les échantillons d'eau est fixée en fonction du débit et du
volume journalier prélevé au niveau des ouvrages et installations de production
destinés à l'alimentation en eau potable. La fréquence des analyses est aussi
tributaire du fait que les eaux à analyser sont superficielles ou souterraines.
La fréquence des contrôles peut aller d'une fois par jour jusqu'à une fois tous
les deux ans. Un texte d'application sera promulgué par arrêté du ministre
chargé des Ressources en eau, en fonction des exigences de représentativité des
échantillons d'eau fournis. « Des analyses complémentaires, en termes de
fréquence et de paramètres, doivent être fixées par l'administration de wilaya
chargée des ressources en eau en cas de risque de dégradation de la qualité des
eaux lors de la survenance d'une catastrophe », précise le décret, qui définit
également les méthodes référentielles d'analyse des échantillons.