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Aïn Defla: Des villages oubliés

par M. N.

C'est une multitude de douars situés de part et d'autres d'une piste qui mène du CW 10 (vers Bordj Emir Khaled) au sanctuaire de Sidi Abbès. Tous les habitants de la fraction, une centaine de familles dont les plus importantes les «Mameria», les «Guessoum», les «Bazria» se sont établis là vivant surtout de la terre. La vie de ces populations n'a rien de paradisiaque à l'instar des fractions voisines telles que «El Gueraguer» les habitants sont confrontés à 3 grands problèmes: la route (un chemin de pierrailles ramassées par les habitants eux-mêmes dans les champs voisins tassées tant bien que mal à coups de volontariat et cotisations pour le transport des matériaux (1500 DA le camion de gravier de l'oued voisin) sur toute la piste longue de 3 km. Travaux à refaire chaque année, les pluies charrient la couverture argileuse, qui une fois gorgée d'eau rend la piste impraticable surtout pour les enfants qui fréquentent l'école primaire de Sidi Abbès située à quelques 2 km et qu'ils parcourent 2 fois par jour.

 Après la route, c'est le problème de l'alimentation en eau potable, sur toute la longueur de la piste de 3 km, il a été aménagé 2 fontaines publiques qui donnent sur 2 sortes d'abreuvoirs sur le bas côté de la piste, même pas de robinets puisque selon les habitants, l'eau ne coule qu'une heure à une heure et demi une fois tous les 2, 3 jours. Les habitants là aussi, comme pour ceux de la fraction voisine vont chercher de l'eau à Ouaguenag à 10 km de là, à raison de 30 DA le bidon, chacun selon ses moyens ou alors ils vont puiser de l'eau dans l'oued Kherraza tout proche.

 S'agissant de l'assainissement, aucun réseau n'existe et tout le monde recourt aux fosses septiques d'ailleurs pour la petite mosquée l'assainissement pose un grand problème à résoudre.

 Pour ce qui est de l'habitat rural, selon les déclarations unanimes des habitants, les nécessiteux ont bien déposé les dossiers mais seul un seul d'entre eux a pu bénéficier d'une aide à ce jour.

 En matière de couverture sanitaire, les habitants affirment avoir fait des démarches auprès des autorités locales pour la construction d'une salle de soins «toutes nos démarches, tous nos écrits, à toutes les instances sont restés sans écho à ce jour», nous ont-ils déclarés.

 Nous avons pris rendez-vous avec le P/APC pour avoir quelques réponses, malheureusement, cela n'a pas été possible «le P/APC était pris ailleurs», nous a-t-on répondu. Nous nous sommes rabattus sur un autre responsable au niveau de la commune- «Nous sommes conscients de ces problèmes, nous avons établi des fiches techniques, formulé des projets...nous attendons les solutions et des réponses de la part des secteurs concernés» nous-a-t-il dit.