La campagne de vaccination des femmes enceintes contre le virus de la
grippe A H1N1 ne connait pas d'engouement à Oran de la part de cette catégorie
qui reste pourtant l'une des plus exposées. Les femmes enceintes ne se
bousculent pas dans les centres de vaccination à Oran. Durant les deux premiers
jours de la campagne de vaccination seules cinq femmes sur plus de 5.000
concernées par la vaccination dans cette wilaya se sont présentées aux centres
de vaccination.
La circulation de rumeurs sur la
dangerosité du vaccin a finalement dissuadé la majorité des femmes enceintes à
Oran comme ailleurs en Algérie, confient des sources sanitaires. Dans de
nombreux centres de vaccination, le corps médical a été contraint de reporter
la vaccination faute de candidates. La vaccination ne peut commencer qu'en
présence de dix personnes car le nouveau vaccin est conditionné dans des
flacons contenant dix doses. «Nous ne pouvons pas gaspiller un flacon de dix
pour vacciner seulement trois ou quatre candidates», affirment ces paramédicaux
dans ce centre de vaccination à Oran Est. La vaccination des femmes enceintes
contre la grippe A/H1N1 a démarré en fait mardi dernier. Plus de 650.000 femmes
enceintes sur un total de 850.000 sont concernées par cette campagne en
Algérie. La grippe porcine a déjà causé la mort à une dizaine de femmes enceintes.
Une cinquantaine de femmes enceintes a contracté le virus A/H1N1 sur les 808
cas de grippe porcine confirmés au 7 janvier en cours. Selon des études
récentes et par rapport à la population en général, les femmes enceintes
infectées par le virus H1N1 courent un risque 10 fois plus élevé de devoir être
hospitalisées en unité de soins intensifs. Il est à signaler que le corps
médical a été le premier à avoir boudé le vaccin à Oran. Ainsi sur les 7.410
travailleurs du secteur de la santé publique concernés par la vaccination
contre la grippe A seuls 31 ont accepté d'être vaccinés. Ce piètre bilan est dû
apparemment aux craintes du corps médical des effets du vaccin sur la santé et
en particulier le syndrome de Guillain-barré (SGB).