Le football
africain continue de susciter l'intérêt des entraîneurs étrangers. En effet,
l'Afrique a vu, depuis la création de la CAN, défiler une pléthore de
techniciens venus d'Europe mais qui ont connu des fortunes diverses.
La présence des entraîneurs étrangers est
devenue une tradition dans notre continent dont les responsables espèrent tirer
profit de l'apport de ces techniciens dans les domaines de la préparation,
l'assimilation de la rigueur tactique et le sens du professionnalisme et
parfois même de l'organisation des stages de recyclage pour les entraîneurs
locaux. C'est l'Allemand Peter Schnittger qui a été le précurseur de ce
phénomène en Afrique durant les années 60 avant que son compatriote Otto Pfister
(Sénégal) et le Français Lucien Leduc (Algérie) ne montrent la voie à d'autres
coachs à l'image de Henri Michel (Maroc) et Alain de Martigny (Gabon), au
Franco-Polonais Henry Kasperzcak (Tunisie). Dans ce même contexte, rappelons
que c'est l'Hongrois Titkos qui a été le premier entraîneur étranger ayant
remporté le premier trophée de la CAN en 1959 avec l'Egypte. Si de nombreux
«étrangers» ont réussi, d'autres par contre ont échoué dans leur mission à
l'image de Just Fontaine avec la sélection marocaine, Bernard Lama qui n'a lui
tenu que deux mois à la tête du Kenya, alors que l'aventure africaine n'a duré
qu'une année pour Christian Dalger au Mali. La question qui s'impose, est-ce
que ce sont les meilleurs entraîneurs étrangers qui sont en Afrique ? Car de
nombreux coachs locaux ont réussi dans leur entreprise, à l'image de Charles
Gyamfi au Ghana qui a un palmarès inégalé avec trois CAN (1963, 1965 et 1982),
suivi de l'Egyptien Hassan Shehata vainqueur des deux dernières CAN et les
autres ont tous gagné une coupe d'Afrique tels que le Congolais, Alphonse
Bibanzoulou (1972), l'Algérien Kermali (1990), l'Ivoirien Yéo Martial (1992),
l'Egyptien Mahmoud El Gohary (1998) sans parler des Khalef (finaliste 1980),
Badou Zaki avec le Maroc en 2004 et Abdelmadjid Chetali qui a marqué de son
empreinte son passage à la barre technique de la Tunisie. Selon les
statistiques, la présence des techniciens étrangers, même si parfois le manque
de stabilité porte préjudice aux différentes sélections, va crescendo. Durant la
CAN 2006, il y a eu huit étrangers (quatre Français, un Portugais, un Croate,
un Roumain et un Serbe) à la tête des équipes qualifiées à la phase finale de
cette édition. En 2008, la filière française était fortement présentée par pas
moins de sept techniciens: Côte d'Ivoire (Gérard Gili), Ghana (Claude Le Roy),
Guinée (Robert Nouzaret), Mali (Jean-François Jodar), Maroc (Henri Michel),
Sénégal (Henry Kasperczak) et Tunisie (Roger Lemerre). Lors de cette édition
2010, il y aura dix étrangers, dont cinq Français, qui seront présents en
Angola face à six coachs locaux avec le Nigérian Stephen Keshi (48 ans) qui est
le plus jeune entraîneur de cette édition. Au fil des années, ces entraîneurs
venus de l'étranger, même s'ils tentent d'apporter leur expérience, jouent le
rôle d'intermédiaires ou de dénicheurs de jeunes talents du continent pour les
clubs européens. En tout cas, le duel s'annonce passionnant entre les
entraîneurs locaux et leurs collègues venus de l'étranger, mais parfois la
réussite ne dépend pas d'eux uniquement, car il suffit d'une erreur pour que
tout s'effondre.