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Les habitants de la partie classée «sinistrée et inhabitable» de la cité
Boudraâ Salah, et selon un document du ministère du Logement datant de 1973,
vivant dans la crainte d'un glissement de terrain au quotidien, sont dans tous
leurs états, face, disent-ils, à l'abandon et l'oubli dans lesquels ils se
trouvent. Selon des membres de l'association An-Nasr de la dite cité, cette
dernière fait partie «des plus anciens regroupements d'habitations précaires,
réalisés dans le prolongement des cités de transit de la période coloniale et
du fameux «plan de Constantine» de De Gaulle de 1958, et déclarée
officiellement «à évacuer d'urgence» depuis le début des années 70. Mais
depuis, c'est la galère pour les 187 familles abandonnées à leur triste sort.
Sort qui a pour nom une malvie, d'après nos interlocuteurs, une augmentation du
nombre de constructions qui s'effondrent du fait que le terrain n'arrête pas de
se dérober, un réseau de voirie défaillant, et particulièrement celui de
l'alimentation en eau potable, la gadoue à chaque chute de pluie en hiver, des
nuées de poussière incommodante en été, etc.
Toujours selon nos interlocuteurs, «cette situation pénible, loin de faire baisser les bras à l'association, l'a plutôt encouragée à multiplier les contacts en direction des autorités locales (wilaya, APC, etc.). D'ailleurs à ce propos, les concernés signalent « la réceptivité du wali qui, après avoir pris connaissance de la décision du ministère du Logement (1973), ainsi que du rapport de la Protection civile datant de 2007, insistant sur le danger que représente la cité pour toute habitation, n'a pas manqué de saisir le chef de daïra pour le suivi du dossier». Toutefois, se désolent les membres de l'association du quartier An-Nasr, «malheureusement les choses sont toujours en l'état et rien n'a bougé depuis, et même notre dernière entrevue du 4 novembre 2009 avec le chef de daïra, qui a été coopératif et attentif à nos doléances, n'a pas donné de résultats tangibles». Nos interlocuteurs ont tenu à dénoncer le comportement «irresponsable» du secteur urbain de Boudraâ Salah, qui «n'a pas encore communiqué, selon eux, à la wilaya et à la daïra le dossier complet et notamment le résultat du recensement des habitants de la cité sinistrée, pourtant effectué par le même secteur urbain en 2007. Vivant exposés à toute sorte de maladies, les habitats ne perdent pas espoir de voir leur situation réglée et leur transfert dans des logements décents. Le délégué au secteur urbain de Boudraâ Salah, M. Rasledjebel Slimane, contacté, fait savoir «qu'il est vrai que ce quartier est classé «sinistré» depuis 1973, et signale que la mairie a été dernièrement dessaisie du dossier de l'octroi de logements, opération qui relève désormais de la daïra. Nous ne pouvons pas prendre d'initiatives en la matière de notre propre chef, mais nous attendons des instructions de la daïra pour lui fournir tous les dossiers en notre possession, y compris le recensement de 2007, et en entreprendre un nouveau si nécessaire». |
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