Si l'apparition du virus H1N1 a fait paniquer
le monde entier, le vaccin anti-grippe semble l'être encore plus. La direction
de la Santé de la wilaya de Chlef a entamé la campagne de vaccination contre la
grippe pandémique destinée dans une première phase au personnel médical et
paramédical. Mais voilà que quelques jours après, le personnel des hôpitaux et
autres établissements sanitaires publics ou privés semble méfiant vis-à-vis du
vaccin contre le virus H1N1. En témoigne le nombre très limité enregistré
jusqu'à ce jour: à Sobha, 9 agents seulement se sont vaccinés, contre 3 à
Ténès, 7 à Ouled Mohamed et aucune vaccination à Chettia. Quant au personnel
médical de la ville côtière de Béni Haoua, qui a connu dès le début de la
campagne une adhésion, cette dernière a connu une chute spectaculaire et aucune
vaccination n'a été enregistrée depuis. Le personnel refuse ou hésite à se
faire vacciner contre la grippe porcine du fait des effets secondaires qui
pourront en résulter, nous indique-t-on. Le responsable du programme national
de la santé maternelle et infantile au niveau de la direction de la Santé de
Chlef reconnaît qu'il y a une certaine appréhension du personnel vis-à-vis du
vaccin et de rappeler que la responsabilité du personnel hospitalier reste
engagée. Tout en rappelant que le ministère de la Santé a consenti des efforts
considérables pour mettre à la disposition de tous les citoyens le vaccin
gratuitement, et que la wilaya de Chlef a reçu en sus des 5.800 doses de vaccin
pour le personnel médical, 19.500 doses destinées exclusivement aux femmes
enceintes. La campagne de vaccination pour cette catégorie de personnes a
débuté hier (le mardi). Au niveau de la DSP, on affirme que le vaccin est
homologué, garanti sans risque d'autant plus qu'il a été soumis à des contrôles
draconiens dans deux laboratoires nationaux dont un, celui de l'Institut
Pasteur d'Alger. Parallèlement à cette opération de vaccination, la DSP mène
depuis un mois une campagne de sensibilisation et de vulgarisation sur le
vaccin. On tient à préciser au niveau de la DSP que la personne à vacciner est
soumise à des tests préliminaires où les résultats sont portés sur une fiche
navette et toutes les contre-indications résultant de l'inoculation du vaccin
sont connues. Vient ensuite la décision du médecin d'administrer ou pas le
vaccin. Il faut reconnaître que le décès récent d'une femme médecin dans notre
pays après avoir été vaccinée et rapporté dans la presse nationale n'a fait
qu'accroître la crainte des citoyens à l'endroit du vaccin. Il y a lieu de
signaler également que certains médecins déconseillent à leurs patients cette
vaccination, d'où cette méfiance à l'égard du vaccin contre le H1N1.