Khaled Talha, le directeur des Transports de la wilaya d'Oran, en poste depuis près de 3 mois, nous a révélé hier qu'au cours de l'année écoulée pas moins de 840 transporteurs de voyageurs ont été verbalisés et que la sanction qui a été la plus appliquée a été la mise en fourrière pour une durée s'étalant entre 15 à 45 jours pour 388 contrevenants. Notre interlocuteur a fait un état des lieux de son secteur en annonçant qu'une étude est actuellement en cours pour la confection d'un plan de circulation pour la ville d'Oran, et ce notamment avec les nouvelles exigences nées de la mise en fonction du tramway d'Oran. Dans ce contexte, M.Talha s'est montré optimiste, notamment en ce qui concerne les délais de réalisation qui, selon lui, sont dans les temps et que comparativement à ceux d'Alger et de Constantine, les travaux avancent normalement et le projet commence à prendre forme. Le seul point noir demeure l'identification des réseaux notamment au centre-ville, mais cette entrave serait en voie de résolution avec l'utilisation d'un équipement moderne permettant la détection des différents réseaux souterrains. Aussi et par rapport à l'organisation du transport, une activité caractérisée par une grande anarchie, le premier responsable du secteur a indiqué que l'opération d'assainissement du fichier des différents acteurs est actuellement en cours, une opération déterminante pour redonner à cette activité son véritable sens de service public, une notion en déperdition en raison de l'esprit mercantile des opérateurs privés qui ont investi le secteur en 1987 pour prendre en charge des besoins pressants. Cette anarchie s'est matérialisée non seulement par la piètre qualité de services, mais également par l'existence de lignes en souffrance. Dans ce contexte, M.Talha a précisé que dans le but d'améliorer le service en direction des localités situées sur la corniche oranaise, à savoir El Ançor, Ain El Turck et Mers El Kebir, dont les usagers souffrent le martyr, notamment ceux de la dernière localité qui sont pénalisés lourdement après la disparition inexpliquée et injustifiée de la ligne 14.

«81», une nouvelle ligne pour Haï Sabah

 Mais en attendant la reprise des anciennes lignes, la direction des Transports fait le forcing pour satisfaire la demande des zones d'extension urbaine en créant une nouvelle desserte entre Hai Sabah sous le numéro 81 et devra être opérationnelle dans les prochains jours et qui viendra renforcer celle du 103 assurant la navette pôle universitaire de Belgaïd-Oran, qui compte à elle seule 23 bus entre l'ETO et les opérateurs privés. Au plan des perspectives, 2010 sera l'année de la réhabilitation des 3 gares routières, à savoir Les Castors, El Hamri et Yaghmoracen, une opération pour laquelle une enveloppe financière de 5 milliards de centimes a été allouée. L'autre grand projet réside dans la réalisation d'une station multimodale à Sidi Maarouf qui englobera les transports ferroviaires et routiers, en plus des deux stations urbaines d'Es Seddikia et El Barki. Concernant la gestion des deux gares routières de Yaghmoracen et El Hamri concédées par l'APC à un opérateur privé pour une durée de 10 ans, notre interlocuteur a soulevé quelques réserves concernant le concessionnaire qui serait à l'origine un transporteur, alors que la loi interdit la concession d'une gare routière à tout transporteur. Concernant la ligne ferroviaire Es Senia-Arzew, en souffrance depuis plusieurs années et qui devait être effective à la fin 2007, comme cela avait été annoncé par feu Mohamed Meghlaoui, alors ministre des Transports, M.Talha a indiqué que ce projet a été dépoussiéré lors d'une réunion tenue avec l'ANESRIF et la SNTF et que les travaux sont encore en cours pour rallier la ville d'Arzew conformément aux orientations du président de la République, ceci suite au refus de Sonatrach de voir le train traverser la zone industrielle et ce pour des raisons évidentes de sécurité. Concernant l'autre segment de transport, à savoir les taxis, notre interlocuteur a affiché sa disposition d'oeuvrer dans le sens d'améliorer l'activité en collaboration avec les syndicats. Enfin et concernant les sociétés de taxis, le directeur des Transports a été clair en annonçant que tout porteur de projet et pour lequel un agrément a été attribué, aura une durée d'une année pour le concrétiser et, dans le cas contraire, le retrait de l'agrément est envisagé.