Le rush «habituel» des retardataires sur les agences de contrôle technique
se poursuit à Oran. De nombreux propriétaires de véhicules immatriculés en
2007, affolés par les lourdes sanctions qui pèsent contre les retardataires, se
sont précipités vers les stations de contrôle technique pour se mettre en
conformité. Les retardataires risquent des amendes de 20.000 à 50.000 DA, des
peines d'emprisonnement d'une durée de 2 à 6 mois, ainsi qu'une suspension du
permis de conduire pour une durée d'une année et son annulation en cas de
récidive. La station «Mers El-Kébir» située à Es-Seddikia reçoit
quotidiennement entre 150 et 180 véhicules, mais seulement quatre-vingt (80)
sont contrôlés proportionnellement à la capacité effective de la chaîne de
contrôle. «Les agences de contrôle technique enregistrent une grande affluence,
mais cela demeure faible par rapport aux années précédentes en raison de la
hausse des points de contrôle technique dans la wilaya», confie le gérant de
cette station. Il existe désormais 12 agences de contrôle technique dans la
wilaya d'Oran. Pour notre interlocuteur, les retardataires peuvent encore
passer le contrôle technique sans aucune pénalité de retard. Le coût de la
visite est fixé à 800 dinars. A l'intérieur de cette station, des
automobilistes attendent tranquillement leur tour. Certains sont là depuis 8h00
du matin pour s'assurer de passer la visite. A chacun son astuce pour passer le
temps. Journaux, musique, jeu sur téléphones portables... discussions sur des
sujets d'actualité. La visite dure généralement une quarantaine de minutes.
Elle repose sur la vérification de neuf (9) organes sensibles du véhicule.
Cependant, certains examinateurs axent leur vérification sur le système de
freinage, la colonne de direction et la suspension. La visite commence
obligatoirement par l'identification du véhicule. Les examinateurs vérifient la
conformité du numéro d'immatriculation et celui du châssis avec le numéro de la
carte grise. Ils s'intéressent ensuite à l'éclairage, la visibilité
(rétroviseurs, pare-brise...), la structure de la carrosserie, le système de
freinage, la suspension, la direction et la pollution. Pour ce dernier point,
les examinateurs disposent d'équipements spécifiques pour le contrôle de chaque
type de véhicule (diesel, GPL, essence). Le nouveau point introduit récemment
dans la visite est le niveau sonore du véhicule. «Le niveau sonore figure dans
la nomenclature des organes à contrôler; toutefois, nous n'avons pas commencé
encore à le prendre en charge car la majorité des véhicules contrôlés sont
neufs», précise notre interlocuteur. Ce connaisseur du parc automobile a saisi
l'occasion de notre présence dans son agence pour soulever le problème du
manque en Algérie de mécaniciens qualifiés que rencontrent les propriétaires de
véhicules soumis à une contre-visite. En cas de détection d'une ou plusieurs
défaillances, le véhicule est automatiquement soumis à une deuxième visite. Les
examinateurs accordent un mois au propriétaire pour réparer les défaillances.
«Nous avons constaté dans une grande partie des contre-visites que les
défaillances techniques subsistent dans les véhicules en dépit des réparations.
La cause est que les mécaniciens qualifiés et compétents sont devenus une
monnaie rare chez nous», regrette la même source. Il est à noter que cette
année les agences de contrôle technique ont contrôlé à Oran près de 90.000
véhicules, toutes catégories confondues, et dont près d'un millier ont été
soumis à une contre-visite. Pour cette année 2010, le contrôle technique de
véhicules immatriculés en 2008 a commencé à partir de samedi 2 janvier et
s'étalera sur toute l'année. Les propriétaires des véhicules particuliers
immatriculés en 2008, selon les dates d'immatriculation portées sur la carte
grise, doivent se présenter aux différents centres de contrôle technique, en
fonction du mois d'immatriculation.