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L'équipe nationale au Conseil des ministres et au Sénat

par Yazid Alilat

Aux petits soins avec les camarades de Meghni depuis une double qualification CM-CAN au forceps, les autorités politiques nationales, à leur tête le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, veulent rentabiliser au maximum ce succès qui a, de la plus extraordinaire des manières, permis à la jeunesse algérienne de retrouver un tant soit peu ses repères. Et, à moins de 10 jours du début de la Coupe d'Afrique des nations, le ministre de la Jeunesse et des Sports vient de réaffirmer toute l'attention qu'accordent le gouvernement et le Président Bouteflika à cette équipe nationale. M. Djiar a, en effet, relevé jeudi dernier au détour d'une session de l'APN, que «la sélection nationale de football a marqué de façon brillante son retour sur la scène footballistique mondiale, après une longue éclipse de près d'un quart de siècle», estimant qu'elle a «les potentialités» pour aller loin en Coupe d'Afrique des nations et lors de la prochaine Coupe du monde, prévue en Afrique du Sud.

 «Les éléments de la sélection nationale, après avoir surclassé avec brio leurs adversaires dans les éliminatoires combinées CM-CAN, se doivent de faire preuve de la même volonté et de la même soif de victoire pour apporter davantage de joie à leur peuple et concrétiser le rêve auquel aspire la jeunesse algérienne», poursuit le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui veut ainsi assigner une véritable mission de «salut public» aux coéquipiers de Karim Ziani.

 Pour le ministre, qui assimile la double qualification des Verts à «un exploit», cette prouesse «de la sélection nationale et son admirable qualification au Mondial sud-africain sont le résultat des efforts déployés par tout un chacun, par le président de la République, le gouvernement, le ministère de tutelle et la Fédération algérienne de football (FAF), jusqu'au simple supporter». L'équipe nationale de football, qui a réussi là où les politiques ont échoué, à savoir redonner de l'espoir à une jeunesse en quête de ses repères sociaux et culturels, en proie à un chômage chronique, est devenue en quelque sorte l'icône 2009 de l'Algérie. Dorénavant, elle catalyse toutes les attentions. Jusqu'au Conseil des ministres qui lui a consacré mercredi dernier une grande partie de ses travaux.

 En effet, le chef de l'Etat a chargé «le gouvernement de prendre toutes les dispositions requises en vue d'une bonne préparation et d'une participation efficace de l'équipe nationale de football aux compétitions africaine et mondiale de l'année prochaine», indique un communiqué du Conseil des ministres, précisant, «ainsi que pour faciliter le déplacement des supporteurs en Angola et en Afrique du Sud». Il est clair que le développement du sport et plus globalement le retour du football algérien au devant de la scène mondiale sont devenus une priorité (politique) pour l'Etat. «Cependant, le récent succès méritoire de notre équipe nationale de football ne doit pas occulter l'ampleur de la tâche à accomplir dans cette discipline. Bien au contraire, cela devra servir de catalyseur pour opérer une véritable renaissance du football national, par une conjugaison des efforts des pouvoirs publics, de la fédération concernée et des dirigeants de clubs», estime, dans une déclaration durant les travaux du Conseil des ministres, le président de la République. Pour autant, le programme de développement du sport doit s'articuler sur un certains nombre de critères, selon le ministre de la Jeunesse et des Sports, dont la bonne gouvernance du système sportif national, la lutte contre la violence dans les stades, la réhabilitation de l'éthique sportive, ou la refonte du système de financement des activités sportives. Tout un programme qui devrait redonner au sport algérien une autre dimension, celle de produire de grandes équipes. Le Président Bouteflika est, quant à lui, formel: il faut continuer sur cette lancée donnée par le football, et insisté sur la prise en charge par le gouvernement d'une série de mesures durant les cinq prochaines années. Vaste programme qui devrait au moins, estiment des experts du sport, sortir certaines disciplines de l'ornière, et, surtout, professionnaliser le football.