Plusieurs dizaines «de mal-logés» se sont rassemblées hier devant le siège de la daïra d'Oran pour savoir si elles sont concernées par l'opération de relogement «spécial vieux bâti» annoncée dernièrement. Une présence massive qui s'explique par le lancement dès aujourd'hui d'une opération d'attribution de 185 logements au profit de familles habitant des vielles bâtisses des quartiers de Derb et du centre-ville.

 « Moi, j'habite à Mirauchaux depuis 2005 et j'ai été recensé à plusieurs reprises depuis cette date. Mais finalement, tous mes voisins d'immeuble ont reçu des «décisions d'affectation pour leur relogement », sauf moi, s'exclame un jeune, infirmier de son état. Les cas similaires ont été nombreux à se présenter devant le siège de la daïra, essentiellement pour demander des explications.

 A certains moments, ce regroupement des familles a même failli dégénérer, notamment lorsqu'un des protestataires, habitant vraisemblablement le quartier de Derb, a menacé de se mutiler le corps à l'aide d'une lame de rasoir, si toutefois il n'était pas reçu par le chef de daïra. Finalement, une femme du même quartier sera déléguée pour accéder au siège de la daïra et exposer les cas de l'ensemble de ses voisins.

 Elle sortira au bout d'une vingtaine de minutes pour annoncer «la bonne nouvelle». «J'ai vu de mes propres yeux la liste. Il y a tous vos noms», dit-elle. Une annonce qui a eu l'effet d'apaisement souhaitée.

 Mais pourquoi certaines familles ont bénéficié de ce relogent alors que d'autres pas encore ? Selon une source proche de la commission d'attribution, cette opération est la première tranche d'une opération plus vaste qui sera menée en trois actes et qui englobera en tout plus de 1.000 logements à distribuer aux familles habitants le vieux bâti. L'opération s'étalera de décembre jusqu'à fin janvier, a-t-il précisé.

 Pour ce qui est de cette première tranche de 185 logements, elle a ciblé les habitants des quartier de Derb, centre-ville et Miramar, « dont les habitations menaçant ruine sont classées dans la catégorie rouge », a-t-il ajouté. La deuxième tranche, dont le nombre de logements à distribuer n'a pas été précisé, sera destinée aux familles habitant l'ensemble des quartiers de la ville où il y a des habitations menaçant ruine. Pour notre interlocuteur, les familles seront relogées par ordre d'urgence.

 Pour le même responsable, le problème du vieux bâti à Oran est en train de vivre ces derniers jours. Une fois achevée, cette vaste opération, qui à terme permettra la distribution de plus de 1.000 logements, « réglera définitivement le problème des habitations menaçant ruine à Oran », a-t-il encore soutenu.