Après près de quatre années de retard, et toutes les rumeurs qui avaient suivi, le projet de la ligne de chemin de fer à grande vitesse (LGV 2) Boumedfaâ-Médéa-Djelfa refait surface.

Pour plus de clarification, nous nous sommes entretenus avec M. Hocine Benothmane, le directeur des transports de la wilaya de Médéa. «Effectivement, je suis heureux de pouvoir vous faire l'annonce officielle que les études préliminaires relatives à la réalisation de cet important et ambitieux projet de la ligne de chemin de fer à grande vitesse, le LGV 2, reliant la wilaya de Aïn Defla à celle de Djelfa, en passant par la wilaya de Médéa (tronçon Harbil-Boughezoul), ont été entamées lundi dernier 21 décembre». Et ce responsable de préciser : «C'est un groupe de trois bureaux d'études réunis (SESTRA), en collaboration étroite avec les services techniques de la wilaya de Médéa, qui en est chargé».

 En effet, alors que sa réception et sa mise en service devaient avoir lieu à la fin de cette année 2009, ce projet ne sera réalisé en fait, si toutes les conditions sont réunies, qu'à la fin de l'année 2012. Un projet qui, pour rappel, devait être entamé dans sa réalisation après cette «fameuse» visite effectuée à Médéa le 6 février 2006 par une importante délégation formée d'une quarantaine de personnes représentant sept groupements d'entreprises étrangères, parmi lesquelles des responsables de bureaux d'études et des patrons de groupements spécialisés en infrastructures ferroviaires venus des Etats-Unis d'Amérique, d'Espagne, de France et d'Italie. Une délégation qui était accompagnée, l'on s'en souvient, de hauts responsables de la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Une visite qui entrait alors dans le cadre d'une consultation nationale et internationale pour l'étude et la réalisation de ce projet de ligne de chemin de fer d'une longueur de 120 km et caractérisé par une vitesse de 260 km/h. Un projet dont l'entame a connu, pour de multiples raisons, ce retard considérable de près de quatre années et qui, devrions-nous dire, vient de renaître de ses cendres, avec toutefois un petit changement relatif à la vitesse de ce train qui est revue à la baisse, passant ainsi de 260 km/h, initialement prévue, à 220 km/h. Quant à son tracé, il reste pratiquement sans changement.

 Un projet qui répondra, sans nul doute, aux grandes attentes de toute une population qui est privée de ce précieux et très utile moyen de transport que constitue le train, depuis plus d'une vingtaine d'années, conséquence de l'étroitesse de l'ancienne ligne Blida-Djelfa, de la vétusté du parc, mais surtout des évènements douloureux de la décennie noire qui avaient frappé de plein fouet la wilaya de Médéa.

 Une population en plein essor socio-économique caractérisé, notamment dans le chef-lieu de wilaya, par ces deux autres projets tout aussi ambitieux que sont le nouveau pôle urbain et le pôle universitaire, dont la réception officielle n'est plus qu'une question de mois. Pour preuve, la résidence du pôle universitaire est déjà opérationnelle depuis la rentrée de novembre dernier avec l'accueil et l'hébergement de ses premiers étudiants et étudiantes. Et M. Hocine Benothmane de conclure sur ce projet en nous donnant les précisions suivantes : «Les études préliminaires qui viennent d'être entamées lundi dernier doivent prendre en charge la présence, tout au long du tracé de cette ligne de chemin de fer à grande vitesse, de toutes les réalisations nouvelles (ouvrages d'art, nouvelle voie de dédoublement de la RN.1...) qui ont été effectuées à ce jour».

 Dans la foulée de l'annonce du début des études préliminaires pour la réalisation de ce LGV 2, Hocine Benothmane nous fera part d'un autre projet de la SNTF, relatif à la réalisation d'une ligne téléphérique reliant la commune de Benchicao, dont le col culmine à 1.248 m, au nouveau pôle urbain de la ville de Médéa, d'une part, et ce dernier à Béziouèche, un quartier populeux situé sur les hauteurs de la ville, d'autre part. Un projet acquis et dont les études préliminaires doivent être entamées incessamment.

 A la fin de notre entretien, M. Hocine Benothmane ne s'est pas empêché de nous faire part d'un rêve qu'il espère voir se concrétiser et relatif à «la réalisation d'une ligne de tramway qui relierait la future gare ferroviaire de la ville de Médéa, qui se situerait au sud de la ville, du côté de Oued Latrèche, et le centre-ville. Comme il espère «voir la mise sur pied, dans les meilleurs délais possibles, de l'Entreprise des transports urbains (ETU) de Médéa, à l'instar de plusieurs wilayas du pays, les infrastructures nécessaires étant disponibles».