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Louisa Hanoune devant les élus locaux de l'Ouest «Les accords avec les autres formations sont une tradition dans notre parti»

par Ziad Salah

Devant les élus de son parti venus des wilayas de l'Ouest, Louisa Hanoune, porte-parole du P.T., a dans son discours soulevé des questions internationales et nationales avant de déboucher sur l'accord de son parti avec le RND dans le cadre des élections sénatoriales prévues le 29 décembre prochain. Elle s'est étalée sur la situation mondiale et les conséquences de la crise sur le monde du travail dans les pays occidentaux. On retiendra son affirmation que «l'Algérie n'a pas été touchée par les effets de la crise financière mondiale parce que son économie n'est pas totalement globalisée». Mais, dès le départ, elle a expliqué pourquoi sa formation refuse de s'engager dans la course de renouvellement du tiers du Sénat. «Nous sommes minoritaires dans les assemblées élues locales», d'une part, «nous récusons ce système de bicaméralisme», d'autre part, lance-t-elle. Et d'expliquer que ce système est le produit de la Constitution de 1996, élaborée dans des conditions particulières de l'Algérie. Louisa Hanoune reviendra, mais très succinctement, sur son voeu des «élections anticipées» avec une refonte de la Constitution. En abordant la situation intérieure du pays, elle dira, pour justifier l'accord passé avec le RND, «actuellement deux tendances se livrent une bataille acharnée au niveau de l'appareil de l'Etat». La première, à qui on doit les dernières mesures concernant le déploiement des entreprises étrangères en Algérie, qui vise à «mettre fin à l'hémorragie des richesses nationales» et du coup «conserver la souveraineté nationale». Quant à la seconde «elle cherche à brader le patrimoine nationale» et «transformer l'Algérie en un vaste comptoir des produits manufacturés ailleurs». Pour être plus explicite, elle tonne «vous n'avez qu'à revenir sur la valse des membres du Medef et vous allez constater par qui ces patrons d'entreprises français ont été reçus». «Nous sommes dans le camp de ceux qui visent à réhabiliter la souveraineté nationale sur le plan économique» lance-t-elle. Cependant, elle reconnaîtra que «les dernières réformes sont incomplètes». Dans ce sens, elle parlera de l'initiative de son parti de récolter trois millions de signatures pour les adresser au président de la République afin de lui demander d'autres initiatives de protection de l'économie nationale. Pour expliquer que la bataille fait rage entre les deux tendances, elle citera Sidi Saïd qui a déclaré la veille à Batna que des «pressions» sont exercées sur le gouvernement pour revenir sur la loi obligeant tout investisseur étranger à accorder 51% des actions de son projet à un partenaire national. «Nous sommes avec la centrale syndicale qui vient de refuser toute retouche de cette loi». Avant de se prononcer avec son pacte passé avec le RND se rapportant aux sénatoriales, elle tiendra à préciser qu'il ne s'agit pas «d'alliance» mais de simple «accord politique» inscrit dans le temps. Et d'ajouter que «c'est une tradition démocratique de notre formation politique de passer des accords avec d'autres formations politiques». Elle citera comme exemple son adhésion au fameux contrat de Rome avec le FFS, le FIS dissous et d'autres personnalités politiques. Cependant, les accords passés au niveau central, quand il s'agit de question de dimension nationale, peuvent contenir des exceptions. C'est peut-être sa façon à elle de justifier l'engagement pris par son parti de voter au niveau d'Oran pour le candidat FLN; en effet, avant le coup d'envoi de sa rencontre, un document a été distribué, notamment à la presse, paraphé par Hadjoudj Abdelkader, candidat officiel du FLN, d'une part, et Touhami Mohamed, député PT. Intitulé «Accord Politique», ce document, élaboré le 21 décembre, énumère les engagements du candidat au Sénat en échange du vote des élus du PT en sa faveur.

 Rappelons que le PT dispose de 39 élus (voix) dans un collège électoral de 325 grands électeurs. 3 élus du PT ont été exclus du rang du parti pour différentes raisons. Mais l'accord passé entre le PT et le FLN, sur le plan local, soulève plus d'interrogations et ne manquera pas de laisser des traces au niveau de la base du RND au niveau de la wilaya d'Oran.