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Détention et trafic de drogue par une association criminelle organisée,
tel était le chef d'accusation sous lequel ont comparu, hier, devant le
tribunal criminel d'Oran, cinq personnes. Le dossier, frappé du sceau du «crime
organisé», provient du Pôle spécialisé. Il a pour cadre la localité frontalière
de Bab El-Assa, plus précisément l'axe routier reliant ce village à Maghnia. La
mi-juin 2008, la fouille d'un véhicule suspect de marque Peugeot 406 de couleur
grise métallique s'est soldée par la découverte d'une quantité de 47,80 kilos
de kif traité contenue dans deux jerricans en plastique, de 30 litres,
soigneusement dissimulés sous les sièges arrière. Les deux hommes à bord de la
P-406, Ch.A. et H.M., ont été arrêtés. Après interrogatoires et investigations
poussées, il s'est avéré que ces deux récidivistes notoires, trafiquants de
drogue invétérés, faisaient partie d'un groupuscule bien structuré et dont les
ramifications s'étendaient aux quatre points du territoire national. De fil en
aiguille, trois autres membres du groupe tomberont dans les filets des
gendarmes, en l'occurrence A.A., T.M. et A.Ab. L'enquête a dévoilé que la
marchandise saisie était destinée à T.M., qui attendait la livraison aux
environs de Mascara, à bord d'une Peugeot 406 de couleur verte. Tout au long du
procès, celui-ci niera les faits retenus contre lui, se disant victime d'un
règlement de comptes l'opposant à un des accusés pour une histoire familiale
qui n'a rien à voir, selon ses dires, avec la drogue. Or, ses allégations
contrastaient, pour le moins qu'on puisse dire, avec son casier judiciaire
bourré de condamnations pour trafic de kif.
Aussi, le juge a-t-il toutefois rappelé aux uns et aux autres qu'ils ne sont pas jugés ici sur la base de leur «B2» mais sur les faits qu'ils lui sont reprochés dans le dossier en l'état. Et le dossier en l'état n'est pas du tout flatteur à leur égard, tant les faits graves qui sont retenus contre eux sont avérés. Mais en matière criminelle, le tribunal n'assoit pas sa décision sur le dossier en soi, comme en délictuel, mais sur son intime conviction. Pour l'avocat général, il n'y a pas l'ombre d'un doute que les cinq personnes assises sur le banc des accusés sont les membres d'un groupe criminel structuré et hiérarchisé, spécialisé dans le trafic de kif « importé » du Maroc. Aussi, a-t-il requis le maximum de la sanction prévue par la loi, à savoir la réclusion à perpétuité contre les cinq accusés. Un sixième mis en cause, en cavale, répondant aux initiales de N.M., devait quant à lui faire l'objet d'une procédure de contumace. A l'issue des délibérations, Ch.A., H.A. et A.Ab. ont été condamnés à 20 ans de prison ferme. A.Ah. a été condamné à un an de prison et T.M. a été acquitté. Quant à N.M., en fuite, il a été condamné à la perpétuité par contumace. |
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