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Décidément, la vie humaine ne vaut presque
plus rien dans notre société qui a vu toutes les valeurs chamboulées. Tuer
quelqu'un pour voler un peu de matériel agricole et le revendre pour quelques
milliers de dinars n'est plus l'apanage des autres nations ou juste pour faire
un film. Et pourtant, c'est ce qui est arrivé chez nous, en Algérie, plus
précisément dans la wilaya de Tipaza. Les faits de cette malheureuse affaire
remontent au 20 janvier 2007 et ont eu pour théâtre une ferme dans la région de
Sidi Rached. S.Bélabès, 25 ans, le principal accusé, avait été recruté comme
gardien dans la ferme en question, et il travaillait en compagnie de
M.Abdelkader, 59 ans, la malheureuse victime. Mais S.Bélabès ne semblait pas
être venu dans cet endroit pour travailler car il passait son temps à pénétrer
dans les chambres froides ou à errer çà et là à travers la ferme. M.Abdelkader,
qui jouissait d'une grande confiance de la part de son patron, lui fit part de
cela. La patron surveilla et, quand il acquit la certitude du peu de sérieux de
son employé, il le renvoya. Il fit semblant de partir mais il revint à la
tombée de la nuit en compagnie d'une autre personne et persuada son ancien
collègue de le laisser passer la nuit dans la ferme car le patron lui avait
promis de le payer le lendemain. Pourtant, avant de s'en aller, le patron avait
remarqué trois personnes qui tournaient autour de la ferme et il retourna vers
le gardien pour lui dire de faire attention avant d'allumer toutes les lampes
mais les trois hommes se dirigèrent vers un autre endroit.
Le lendemain, le patron trouva son employé mort et un matériel important avait disparu. Quand la gendarmerie entama son enquête, les soupçons se portèrent tout naturellement sur l'employé qui avait été renvoyé. Lors de son interrogatoire, il affirma qu'après avoir pris le dîner ensemble, il s'est dirigé vers le premier étage où il s'est endormi. «J'étais fatigué et je me suis endormi aussitôt et je n'ai été réveillé que par les cris de mon ami. J'ai alors regardé par la fenêtre et j'ai vu cinq personnes qui couraient dans la cour. J'en reconnus deux, qui sont là, au box des accusés», a-t-il déclaré aux enquêteurs ainsi qu'au juge d'instruction et même devant le tribunal. Il rappela à tous qu'il a reçu plusieurs coups de poing et qu'il a failli subir le même sort que le gardien s'il n'était pas parvenu à se sauver. Pourtant, quand le suspect fut invité à participer à la reconstitution des faits, il apparut clairement que ses déclarations ne pouvaient en aucun cas cadrer avec la réalité. Outre cela, il ne put donner aucune explication au fait qu'il se soit rendu, aussitôt après le crime, à Oran au lieu d'attendre les enquêteurs pour faire sa déposition. Il donna les noms de deux de ses prétendus complices dont l'un conduisait la voiture avec laquelle ils avaient transporté les produits volés et l'autre l'avait aidé. Au cours de l'audience, il sortit encore la même histoire des cinq voleurs mais elle fut démontée par l'accusation qui présenta des preuves irréfutables. La défense, aussi, essaya de jeter le doute sur les preuves fournies mais sans y parvenir. Après délibération, le tribunal revint avec la condamnation de Bélabès à 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre avec préméditation et vol qualifié alors que ses deux coaccusés ont bénéficié de la relaxe. |
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