La nécessité de coordonner des actions en
matière de l'utilisation des ressources non conventionnelles à des fins
agricoles revêt un intérêt particulier aussi bien pour M. Abdelmalek Sellal que
le Docteur Rachid Benaissa, respectivement ministres des Ressources en eau et
de l'Agriculture et du développement rural. Les deux représentants du
gouvernement sont convaincus de cette nécessité et ont décidé, à partir de la
capitale des Zianides, d'atteindre à l'horizon 2014, un objectif de 100 000 ha
de terres à irriguer par les eaux usées épurées, alors que présentement il y a
seulement 3.000 ha. L'uitilisation rationnelle des eaux non conventionnelles
contribue à assurer la sécurité alimentaire (comment ?) et incite à la
mobilisation des capacités et moyens locaux et nationaux en mesure d'atteindre
ces objectifs, disait en substance l'autorité agricole. Pour l'autorité des
ressources en eau, l'horizon 2014 est un cap durant lequel seront réalisées 95
stations d'épuration (STEP), pouvant emmagasiner plus de 570 millions de mètres
cubes d'eau épurée. Toujours d'après elle, l'eau épurée non conventionnelle
devient une affaire de sécurité communautaire. Abordant la situation des eaux
conventionnelles, le ministre du secteur de l'eau a rappelé qu'à fin 2009, le
nombre de barrages en exploitation serait de 68 unités et 19 autres seront
réalisés à la fin de 2014". Et d'ajouter que pas moins de 65 % des
capacités d'eau emmagasinées sont destinées à l'agriculture. La wilaya d'Aïn
Témouchent est concernée par le périmètre de la plaine de la M'leta qui sera
irrigué à partir des eaux usées épurées d'Oran, à concurrence de 10.000 ha.
Bien avant la rencontre de Tlemcen, dimanche dernier sur les hauteurs du parc
de Lalla setti, la question de la réutilisation des eaux usées épurées avait
fait l'objet de plusieurs réunions dans la wilaya d'Aïn Témouchent qui a fait
de la STEP de Aïn El-Arba une opération pilote, eu égard à la disponibilité des
usagers à se constituer en association des irriguants et en tenant compte du
programme d'actions arrêté en commun accord avec l'autorité de daïra, l'ONA,
les secteurs des forêts, de l'agricylture et l'association environnementale.
Aujourd'hui, «la pratique des grandes cultures céréalières est en
dépendance totale de la pluviométrie, disait M. Rahal Noureddine, un directeur
central au MADR. D'après lui, «la SAU est de l'ordre de 8,4 millions d'hectares
dont seulement 1,5 million d'hectares en condition stable. L'orateur avait
précisé que la SAI est passée de 350 000 à 925 000 ha de l'année 2000 à 2009.
Toutefois, ce dernier a estimé 346 000 ha irrigués par le système économique
(goutte-à-goutte) en 2008 contre 75 000 ha en 2000. Le paliatif demeure selon
lui l'utilisation des eaux usées traitées comme complément et d'appoint aussi
pour l'abroriculture rustique que la céréaliculture. Dans ce cadre précis, la
Conservation des forêts de la wilaya d'Aïn Témouchent veut injecter à titre
expérimental plus de 15 ha de plantations d'oliviers autour de chaque station
d'épuration. Le premier jet a été affecté à la STEP de Aïn El-Arbaa où les
choses ont plusieurs longueurs d'avance par rapport aux autres stations de la
wilaya. D'après M. Bougheroua Omar, cadre central du MRE, la réutilisation des
eaux épurées est un axe stratégique primordial. Aussi, il souligne qu'en 2009,
il a été produit 570 000 000 m3/d'eau épurée et seulement 330 000 ha ont été
irrigués. L'écart est important et pour le combler il reste beaucoup de chemin
à traverser, notamment en termes de normes usuelles et de réglementation. Des
réticences se cachent derrière le peu de réponses aux questions légitimes
posées par plusieurs horizons.