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La rencontre mondiale sur le climat s'est achevée samedi matin, dans une
atmosphère de foire d'empoigne. Ce n'est ni une réussite, ni un échec. C'est à
la limite de la plaisanterie... sur le dos des pays pauvres et ceux dits en
développement.
C'est au bout d'une nuit glaciale que 26 chefs d'Etat et de gouvernement ont signé à Copenhague, aux premières heures de samedi, une simple déclaration politique sur l'engagement du monde entier à lutter contre le réchauffement climatique pour le limiter à 2 degrés Celsius aux environs de l'an 2050 par rapport au niveau pré-industriel. 26 chefs d'Etat dont les USA, la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud... ont décidé au nom des 193 pays qui étaient présents dans la capitale danoise. Et c'est là tout le problème. Le reste du monde, particulièrement ceux dits du G 77, dont l'Afrique, ne retrouvent ni leurs propositions, ni leurs appels «au secours». Et pas seulement, puisque les milliers d'ONG et associations citoyennes, qui font un énorme travail sur le terrain et mènent des campagnes permanentes de sensibilisation au danger de la pollution industrielle, ont été carrément ignorées avant d'être matraquées par les forces de l'ordre danoises. Dire que le Sommet de Copenhague est un échec est un euphémisme. Et puis, qui va mesurer et contrôler la limitation des gaz à effet de serre ? L'idée d'une agence mondiale de suivi et contrôle de la pollution de l'environnement n'a pas été retenue. Et puis, que peuvent faire plus de 100 pays pauvres qui vivent les drames humains du dérèglement climatique avec 10 milliards de dollars «promis» chaque année ? Cela ne suffira même pas pour élever des camps de toile pour les victimes des cyclones qui frappent (et se multiplient) le Sud-Est asiatique. Ou encore à fournir de l'eau courante (qui se raréfie) aux pays sub-sahariens. Comme dans de pareils cas, à défaut de consensus et de décisions contraignantes, les leaders politique prennent à témoin la plus grande instance internationale : l'ONU. Samedi 18 décembre, un communiqué est diffusé annonçant que «la Convention des Nations unies pour le climat a pris note du texte final de Copenhague». Si ladite Convention?cadre de l'Onu sur les changements climatiques (CCNUCC) lancée en 1992, ratifiée par 189 pays (dont les USA et l'Australie), et entrée en vigueur depuis mars 1994, n'a pas suffi à contraindre les pays hautement industrialisés à plus de modération, qu'espérer alors de la Déclaration de Copenhague ? Mieux, si le protocole de Kyoto lancé en 1997, ratifié depuis, par 183 pays (sauf les USA comme par hasard), entré en vigueur en février 2005 et qui court jusqu'à fin 2012 n'a pu, lui aussi, infléchir la courbe du réchauffement climatique, que peut la «Déclaration» de Copenhague ? Les signataires de cette déclaration ont promis de dévoiler les niveaux de réduction de leurs pays en janvier prochain, et l'ONU a programmé une autre rencontre mondiale type Copenhague en décembre de l'année prochaine. Pourquoi ? Puisque l'on sait désormais que le monde hautement industrialisé a décidé de «plomber» le réchauffement climatique à 2 degrés d'ici 2050 ! Logiquement, le monde devra attendre l'année 2050 pour se fixer d'autres objectifs, non ? Autrement dit, le jeu est fait, les paris lancés et rien ne décidera les principaux pollueurs de ce monde à s'engager à moins de 2 degrés Celsius. Au fond, la multiplication des rencontres au Sommet sur la question climatique ressemble à s'y méprendre à celles tenues aux lendemains de la crise financière et économique mondiale. On colmate les brèches mais on garde le même système, c'est-à-dire la logique du profit et rien que le profit. La «crise» climatique suit le même traitement. Les riches colmatent les brèches de l'atmosphère terrestre, sans remettre en cause leur mode de production. Précisément, parce qu'entre le profit industriel, celui financier et celui environnemental le lien est inévitable, donc indiscutable. C'est cette logique «historique» que le monde surdéveloppé veut interdire au tiers-monde, en contrepartie de quelques millions de dollars et d'euros. L'idée de «contraindre» les pays pauvres à se développer en adoptant une industrie «verte», futuriste est une grande farce. Eux qui ne disposent même pas des bases de l'industrie «préhistorique» sont sommés d'accéder, sans transition, à une industrie futuriste de haute technologie pour sauver, eux, la planète Terre. C'est un peu fort, non ? En attendant la prochaine conférence, l'Europe est couverte d'un manteau de neige, traverse ces jours-ci un grand froid venu du nord. Les chauffages sont au chiffre 5 et plus, et les cheminées crachent leur fumée noire. |
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