Les oeuvres sociales, longtemps chasse gardée de la centrale syndicale,
semblent échapper désormais à l'emprise de l'UGTA.
Les syndicats autonomes de l'Education nationale, qui n'ont cessé ces
dernières années leurs appels pour une gestion démocratique des oeuvres
sociales du secteur, ont finalement eu gain de cause. « La loi 158/94 fixant
les modalités de gestion des oeuvres sociales de l'Education nationale a été
abrogée. Les oeuvres sociales seront dorénavant gérées par des délégués des
travailleurs élus de manière démocratique. Elles ne seront gérées ni par
l'administration ni par les organisations syndicales », a déclaré hier dans un
point de presse à Oran, le coordonateur régional du Snapest. Le syndicat
autonome a proposé également l'octroi du droit de contrôle de la gestion des
oeuvres sociales aux directeurs de wilayas de l'Education pour assurer une
meilleure transparence. Les commissions des oeuvres sociales seront tenues
d'organiser chaque trimestre des séances ouvertes pour exposer le bilan de leurs
activités. L'autre revendication de ce syndicat autonome est la révision à la
hausse des cotisations des travailleurs de 3% du salaire actuellement à 5% avec
en prime une aide de l'Etat de 5%. «Nous voulons élever les cotisations à 10%
pour permettre une meilleure prise en charge des travailleurs», précise le
conférencier. Abordant la gestion des oeuvres sociales, ce cadre syndical
estime que l'argent des travailleurs sera utilisé à bon escient et
exclusivement pour des actions sociales. « Le temps des aides aux voyages et
des prêts avantagés pour l'acquisition de voitures de luxe est révolu »,
lance-t-il. Concernant le régime indemnitaire, le Snapest avance la date butoir
de fin mars 2010 pour son entrée en vigueur. «Le ministère veut en finir le
plus tôt possible avec ce dossier. Nous avons une séance de travail avec le
ministère le 28 décembre en cours pour mettre les dernières retouches sur la
révision de quatre primes, à savoir l'indemnité de préparation et de recherche
pédagogique (IPRP), l'indemnité de risque et de nuisance (IRN), la prime
d'encadrement et d'orientation (IEO) et celle de classe (IC) », confie le même
syndicaliste. Les trois premières indemnités proposées par le syndicat autonome
en l'occurrence l'IPRP, l'IRN et l'IEO seront calculées à 50% du salaire
principal, alors que l'indemnité de classe (IC) sera calculée à hauteur de 40%
du salaire principal. Autre acquis arraché par le syndicat autonome est le
maintien des indemnités actuelles avec effet rétroactif à partir du 1er janvier
2008. Le Snapest réclame également la revue à la hausse de la valeur de l'heure
supplémentaire calculée actuellement à 170 dinars. L'organisation syndicale
regrette toutefois que d'autres indemnités ne soient pas prisent en charge par
la tutelle et notamment la prime du Sud et celle de compensation du pouvoir
d'achat. Revenant au dossier de la médecine du travail, le syndicat autonome
propose d'inclure de nouvelles pathologies dans la nomenclature des maladies
professionnelles et en particulier le cancer du sein. Dans un autre registre,
le syndicat autonome a tenu à dénoncer des «anomalies» ayant émaillé le
déroulement des élections des commissions paritaires dans quatre établissements
secondaire de la wilaya d'Oran. Le Snapest exige l'ouverture d'une enquête par
la direction de l'Education pour sanctionner les directeurs de ces
établissements secondaires.