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Bouteflika, la présidence du FLN et les nouveaux statuts

par Moufida R.

Abdelaziz Bouteflika gardera le poste de «président» du FLN dans les nouveaux statuts qui seront débattus demain en Conseil national à Zéralda, en prévision du 9ème congrès prévu initialement, sauf report, au premier trimestre 2010.

 C'est ce qu'a déclaré Abderrahmane Belayat, membre de la commission des statuts au sein du FLN, à la radio nationale, chaîne 3, au cours de l'émission «en toute franchise». Toutefois, il a estimé que «la décision revient au chef de l'Etat, arguant que «Bouteflika a fait partie du Bureau politique et qu'il n'a pas abandonné le FLN dans les moments difficiles durant les années qui ont consacré le pluralisme à l'époque où les extrémistes religieux s'attaquaient au parti. Il a même animé la campagne électorale en 1990 dans les wilayas de Blida et Tipaza au profit du parti». Il a expliqué que «Bouteflika fait l'unanimité et c'est à lui de décider si le poste doit être supprimé ou maintenu sachant que nous ne voulons pas le gêner et qu'il reste le président de tous les Algériens ». Une manière pour le responsable d'entretenir le flou autour de ce poste qui n'est ni réclamé ni assumé par l'actuel locataire d'El-Mouradia.

 L'ancien ministre de l'Habitat a longuement disserté sur les préparatifs du 9ème congrès qui vont bon train. Il a indiqué qu'«en 2005, une scission a laminé le parti dont le destin était compromis et le 8ème congrès n'a pu être organisé qu'après huit mois d'atermoiements». Concernant les projets de textes qui seront soumis au Conseil national demain, il citera celui des statuts et celui des référents idéologiques. Au sujet du premier, il indiquera que «le conseil national composé de 550 membres ainsi que l'instance exécutive de 121 membres seront dissous et remplacés par un comité central et un bureau politique». Il a expliqué ce changement par le fait que «nous sommes conscients qu'au sein du conseil national, des membres ne représentent pas le parti et n'obéissent pas aux critères d'éligibilité de militants». A ce propos, il a précisé que «des conditions ont été instaurées comme l'ancienneté, la fidélité et la droiture». Evoquant les doubles candidatures et le nomadisme politique qui devient monnaie courante notamment durant les élections, il a sur un ton ferme affirmé que «les militants déviants et indisciplinés seront exclus des rangs du parti». Il a reconnu que certains élus des assemblées communales et de wilaya à l'occasion des sénatoriales ont transgressé le règlement en se portant candidats sur des listes d'autres partis ou à titre d'indépendants, ces élus garderont leur statut au sein de ces assemblées puisque la loi leur confère ce droit, mais ils ne pourront plus bénéficier de la couverture du parti». En ajoutant avec ironie que «le nomadisme politique est la maladie infantile du pluralisme». A la question de savoir si Belkhadem subit des pressions, il a rétorqué que «le secrétaire général est très à l'aise et qu'il dirige le parti et jouit de ses pleines attributions, pas en dictateur ni en despote». Concernant l'Alliance présidentielle, Belayat dira qu'«avec nos alliés, nous émargeons dans la même approche. Il y a un fonds commun, nous rejetons l'intégrisme et l'extrémisme islamiste, nous oeuvrons pour la stabilité et la paix et nous accompagnons le programme de Bouteflika». En soutenant mordicus que «l'Alliance nous agrée totalement». Il soulignera toutefois «la possibilité de s'ouvrir aux autres partis à condition qu'ils partagent nos points de vue». Abordant le chapitre des sénatoriales et à la question de savoir si l'alliance contractée entre le PT et le RND ne porte pas préjudice au FLN qui a sollicité le soutien de Louisa Hanoune, le responsable politique répliquera avec une pointe de triomphalisme «grand bien leur fasse ! Le fait qu'ils soient alliés ne nous gêne pas du tout. Nous allons battre le RND dans beaucoup de wilayas et s'il faut chercher des alliances avec d'autres partis, nous le ferons. Nous serons vainqueurs le 29 décembre».